Afrique: Amélioration de l'environnement des affaires, selon la BM

10 Septembre 2008

Washington, D.C. — L'Afrique sub-saharienne est la deuxième région du monde où l'environnement des affaires s'est le plus amélioré, selon la sixième édition du rapport Doing Businness rendue publique le 10 septembre.

Entre juin 2007 et juin 2008, au moins 58 réformes positives ont été adoptées par environ une trentaine d'états africains, dont quatre font partie des dix pays les plus réformateurs du monde sur la même période, à savoir le Sénégal, le Burkina Faso, le Botswana et l'Égypte.

La palme d'or revient à l'île Maurice, classée 24e sur un total de 181 pays évalués au plan mondial, devançant la majorité des pays de l'Union européenne, dont l'Allemagne, la France, et l'Italie, qui sont membres du G8. C'est la première fois qu'un pays africain figure sur la liste des 25 premiers depuis le lancement de la série en septembre 2003.

L'Afrique du Sud, puissance économique du continent, vient en deuxième position, après un gain de trois places pour se retrouver au 32e rang mondial. Les résultats de cette année sont « une bonne nouvelle pour l'Afrique », nous a confié Sabine Hertveldt, spécialiste du développement du secteur privé à la Société Financière Internationale (abrégée en anglais, IFC), et co-auteure du rapport.

« Des études démontrent que les pays les mieux classés sont aussi ceux où il y a beaucoup plus de croissance et de bien-être économique », a-t-elle ajouté.

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Le rapport est publié conjointement par l'IFC et la Banque mondiale (BM) en se basant sur le cadre juridique des pays examinés, et des réponses de plus de six mille personnes impliquées dans le monde des affaires dans ces pays, dont des avocats, des entrepreneurs, et des employés de certains organismes régulateurs. « L'objectif est de démontrer comment un cadre juridique complexe peut constituer une entrave à la croissance économique », souligne Hertveldt, qui est avocate de carrière. « Nous avons observé au cours de ces dernières années un intérêt accru des gouvernements pour ces classements », ajoute-t-elle, avant de préciser que les investisseurs prennent ces données en considération afin de déterminer où placer leurs capitaux.

Toutefois de nombreux pays africains restent à la traîne. Par exemple, aucune réforme majeure n'a été recensée dans 16 états dont l'Algérie, les Comores, l'Éthiopie, la Guinée Bissau, et l'Ouganda. Dans le cas de la RD Congo, il y a lieu de parler d'« immobilisme », car le pays reste dernier au classement mondial, une position peu envieuse qu'il a également occupée dans le rapport précédent.

Dans huit pays— Bénin, Botswana, Cap-Vert, Gabon, Gambie, Guinée Equatoriale Tunisie et Zimbabwe—on a plutôt fait marche arrière en rendant plus difficile l'un des domaines clés, comme l'obtention d'un permis de construire ou les conditions du commerce transfrontalier.

En général, les pays anglophones ont réalisé plus de progrès que les états francophones ou lusophones. Par exemple, sur les 10 pays les mieux classés du continent, seule la Tunisie n'a pas adopté l'anglais comme langue officielle. Inversement, sept pays sur dix au peloton de queue sont francophones.

Près de la moitié des 35 pays les moins réformateurs à l'échelle mondiale sont membres de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA), qui établit un cadre juridique uniforme pour 14 anciennes colonies françaises, auxquelles s'ajoutent la Guinée Bissau et la Guinée Equatoriale dont les langues officielles sont respectivement le portugais et l'espagnol.

Au départ, l'objectif était d'éviter « la balkanisation juridique » dans la zone franc et faciliter les échanges entre ces pays, mais un inconvénient majeur se présente dans la mesure où chacun de ces pays perd sa capacité à modifier unilatéralement son code juridique pour des raisons propres à son économie.

Le rapport note enfin les progrès réalisés par les pays en après-conflit, notamment le Liberia, la Sierra Leone et le Rwanda, dont les avancées sont prises en compte par les investisseurs.

Trois pays africains n'ont pas figuré dans le rapport—la Libye, le Sahara occidental et la Somalie.

Créée en 1956, l'IFC est l'un des organes du Groupe de la Banque Mondiale dont l'objectif principal est de faciliter les prêts dans le secteur privé.

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