Dakar — Les Zambiens votent ce jour pour élire leur nouveau chef d'État à l'occasion des élections présidentielles pour la succession de Levy Mwanawasa, l'ancien président décédé à Paris, en France, au mois d'août dernier.
Ces joutes électorales opposent le président par intérim Rupiah Banda (71 ans) et le chef de l'opposition radicale Michael Chilufya Sata (il a le même âge que son adversaire).
La tension reste vive
Après une houleuse campagne électorale où les deux parties ne se sont pas fait de cadeaux dans la diatribe et les attaques personnelles, les deux candidats soumettent à l'appréciation des 4 millions d'électeurs des programmes à fortes dominantes économiques et agricoles.
La Zambie est en proie à des difficultés économiques avec une dénonciation par les couches défavorisées du partage des richesses minières du pays et le coût de la vie, devenu exorbitant aux yeux des populations rurales et urbaines.
Le Président par intérim Rupiah Banda et candidat à la succession de Levy Mwanawasa a mis en garde les éventuels fauteurs de troubles sur des violences post électorales quelconques.
Ces élections placées sous haute surveillance devront clarifier le débat politique de ce pays d'Afrique australe où les listes électorales n'ont pas été mises à jour depuis 2006.
Le vainqueur de ce scrutin terminera juste le mandat entamé du défunt président Levy Mwanawasa avant que de nouvelles élections en 2011 ne désignent un nouveau président.
La der de Sata ?
Donné pour favori à ces élections par l'unique sondage publié avec 46 % des intentions de vote contre 32% pour son adversaire, celui qu'on surnomme « King Cobra » vivra peut être ses dernières présidentielles en tant que candidat.
L'ancien partisan des présidents Kenneth Kaunda et Frederic Chiluba et actuel leader du Front Patriotique (PF) avait déjà été candidat malheureux en 2001 face au défunt président Levy Mwanawasa. Ceci après avoir démissionné du parti au pouvoir le Mouvement pour le Multipartisme et la démocratie (MMD).
L'ancien ministre de la santé zambienne tient certainement avec ces élections une vraie chance de diriger enfin le pays avec sa popularité dans les grands centres urbains et la zone minière du nord.
Michael Sata menace toutefois de ne pas reconnaître les résultats en cas de fraudes tout en incitant ses partisans à veiller à la régularité du scrutin en dormant devant les bureaux de vote.
L'ex-vice-président Rupiah Banda, candidat du MMD au pouvoir, depuis dix-sept ans joue sur la carte de la continuité pour briguer le suffrage de ses concitoyens et parachever la politique d'ouverture vers les investisseurs étrangers initiée par son prédécesseur. Banda prône la continuité avec Mwanawasa, un fervent critique du président zimbabwéen