Dakar — La résidence du président de Guinée Bissau Joao Bernardo Vieira a été la cible de tirs armés dans la nuit du samedi à dimanche, une semaine après des élections législatives unanimement saluées par les observateurs.
Des tirs provenant de soldats inconnus ont ciblés la résidence du président Joao Bernardo « Nino » Vieira dans la nuit de samedi à dimanche. Il s'agissait vraisemblablement de tirs à l'arme lourde et à l'arme automatique.
Ces attaques surviennent au lendemain de législatives largement remportées par l'ancien parti unique, le Parti pour l'indépendance de la Guinée-Bissau (PAIGC).
Selon certaines informations relayées par la presse locale et internationale, les échanges de tirs ont fait un mort du côté des assaillants et plusieurs blessés dans les rangs de l'armée loyaliste. Le chef d'état-major de l'armée, le général Batista Tagme Na Wai aurait confirmé aussi l'arrestation de cinq mutins.
Cette situation conflictuelle intervient quelques jours après l'organisation d'un scrutin législatif salué à l'unanimité par tous les observateurs notamment ceux de la CEDEAO et de l'Union Européenne.
La formation d'un nouveau gouvernement était plutôt attendue dans le pays après la large victoire de l'ex-parti unique, le PAIGC.
Le président Abdoulaye Wade du Sénégal, voisin de la Guinée Bissau, a lancé un appel aux mutins pour qu'ils rentrent dans leurs casernes et offert sa médiation. Selon le premier des sénégalais, il aurait proposé à son homologue bissau guinéen de le faire exfiltrer de son palais, cible des tirs durant toute la nuit du samedi à dimanche. Ce que dernier a du reste refuser. Aux dernières nouvelles, la situation serait redevenue calme.
Le président de la Commission de l'Union africaine, le gabonais Jean Ping a fait part, dans un communiqué, de sa « très grave préoccupation » face à ces événements.
La Guinée-Bissau , ce petit pays pauvre d'Afrique de l'ouest, souffre d'une instabilité politique chronique, caractérisé par une dizaine de coups d'Etat militaires connus depuis son indépendance, en 1974.