Le Premier Ministre sénégalais, M. Cheik Adjibou Soumare a souligne la nécessite d'une très bonne gestion des stocks du fait des bonnes récoltes enregistrées cette année dans les pays du Sahel. Le Premier ministre sénégalais a fait cette déclaration a l'occasion de la réunion du Réseau de Prévention des crises alimentaires qui se tient cette semaine à Dakar. M. Soumare a aussi insiste sur la nécessite d'une ouverture des marches des produits agricoles dans la région.
La réunion de cette année porte sur le thème du rôle des marches dans la prévention et la gestion des crises alimentaires. Cette question est cruciale car les récoltes prévues cette année sont exceptionnelles grâce à la bonne pluviométrie enregistrée sur toute la région sahélienne. Après une très mauvaise campagne 2007, suivie de fortes tensions sur les marches internationaux, l'inquiétude était grande dans les milieux spécialises dans la sécurité alimentaire. Certains prévoyaient une catastrophe humanitaire a grande échelle, faute d'une intervention rapide des autorités.
Au lendemain de la saison des pluies, la situation est bien meilleure qu'initialement prévu.
Selon les projections du CILSS, la production céréalière devrait atteindre cette ann é e un niveau record de 56 millions de tonnes dans l'espace Cedeao (plus la Mauritanie et le Tchad ) , dont 18,5 millions de tonnes pour les pays du CILSS, soit pour ces pays 4 millions de plus que lors de la campagne agricole 2007, ce qui constitue une campagne record pour les pays sahéliens. C'est le résultat d'une pluviométrie bonne et régulière jusqu'à fin septembre dans la plupart des pays de la bande sahélienne et dans une moindre mesure des initiatives volontaristes prises par les Etats pour relancer la production agricole.
Les bonnes récoltes attendues dans le Sahel cette ann é e ne signifient cependant pas que l'insécurité alimentaire dans la région est vaincue. « Ce n'est pas simplement une question de disponibilit é , mais une question d'accessibilit é des produits alimentaires. Les produits alimentaires sont bien disponibles sur les march és , mais les populations n'ont simplement pas les moyens de les acheter", ont souligne les deux organisations non gouvernementales Save the Children et Oxfam dans un communique.
Entre 2005 et 2008, les prix des produits alimentaires ont connu une hausse de 83%. Dans la région du Sahel, où la moiti é de la population d épend de l'importation de céréales pour se nourrir , la hausse des prix s'est faut durement ressentir. Les populations peuvent consacrer jusqu'à 80% de leurs revenus à l'alimentation. Les plus pauvres ont diminué la quantité des repas, r é duit le nombre de repas ou les d é penses pour la sant é ou l'éducation . Les enfants et les femmes sont les plus durement affectés par cette situation difficile. Les ménages pauvres urbains, jusque là relativement épargnés par les questions d'insécurité endémique de la région ont été aussi touchés.
Pour soulager les populations, les gouvernements doivent trouver des solutions urgente aux causes structurelles de l'ins é curit é alimentaire dans la r é gion. A leur crédit, les gouvernements ont essayé de répondre a cette crise en baissant les taxes ou en subventionnant certains produits. Ces mesures se sont révélées inefficaces.
Selon Oxfam et Save the Children, les gouvernements doivent investir massivement dans l'agriculture, reformer leurs politiques agricoles et mettre en place des filets de protection sociale pour venir en aide aux plus pauvres, notamment les enfants et les femmes.