Sénégal: ICASA 2008 : Wade veut une conférence panafricaine sur la prévention

4 Décembre 2008

La 15ème édition de la conférence internationale sur le SIDA et les IST s’est ouverte à Dakar en présence du président Abdoulaye Wade et de 5 premières dames africaines. Une occasion pour le président sénégalais qui à appeler à l’organisation d’une conférence panafricaine sur la prévention.

Le grand amphithéâtre de l’hôtel Méridien Président s’est  révélée assez juste pour contenir les milliers de participants venus assister à l’ouverture officielle du 15ème ICASA, deuxième du genre au Sénégal. En présence de toute la communauté scientifique, et sociale ainsi que de la crème du leadership africain autour du SIDA, les organisateurs ont campé le décor pour les 4 jours de réflexions autour de la pandémie du Sida pour apporter conformément au thème de cette édition « La réponse de l’Afrique : Faire face à la réalité du Sida ».
C’est ainsi qu’avant le démarrage des allocutions pour l’ouverture, les nombreux participants ont eu droit à l’hymne de l’ICASA 2008 chanté en duo par Youssou Ndour et Angélique Kidjo sur un air du slogan victorieux du nouveau président américain. Autrement dit, les deux artistes ont envoyé le message suivant « Faire face à la réalité du Sida, yes we can ». C’était dans l’air du temps

L’ICASA des « Premières »

L’Afrique, précurseur des conférences régionales sur le Sida, ces foras où l’on discute des problèmes spécifiques du Sida sur une zone de notre planète, a voulu marquer le coup pour la deuxième fois de sa rencontre au Sénégal après celle de 1991.
C’est ainsi qu’en plus du nombre record des premières dames africaines présentes notamment celles du Rwanda, du Sénégal, du Mali, de l’Ethiopie, et de la princesse marocaine Lala Salma, c’était la première conférence qui rassemblait en même temps les acteurs scientifiques, communautaires et les leaders autour de la question du Sida.
Mais les plus grandes différences par rapport aux précédentes rencontres et ce de l’avis même du président de la conférence le Pr. Souleymane Mboup, c’est la récurrence des « premières fois dans son discours ».
La première fois que l’ICASA se tienne deux fois dans un même pays, qu’il enregistre près de 10.000 participants provenant de 130 pays dont 700 journalistes et autant de premières dames lors d’une même conférence.
Il ne s’empêchera pas de souligner la première participation d’un prix Nobel de médecine, le lauréat de cette année 2008, qui était également présent tout comme la première sortie officielle lors de cet ICASA, du malien  Dr Michel Sidibé, promu nouveau patron de l’ONUSIDA.
Quid du village érigé sur le site de la conférence pour restituer autour de tentes le contexte africain de cette conférence et de l’intervention des NTIC avec la retransmission en direct de la conférence sur son le site Internet exclusivement dédié à l’occasion.
Autant d’innovations qui ont fait dire au Pr. Mboup que cette deuxième conférence de Dakar ne sera pas comme les précédentes avec ses 250 sessions prévues en 4 jours.

L’hommage de Wade à son prédécesseur

A la  suite du président de la conférence, les différents intervenants ont tous abondé dans le sens du renforcement de l’aide pour le Sida non sans exprimer leurs craintes vis-à-vis de la crise économique mondiale qui sévit.
Cette conférence placée sous le signe de « pirogue » qui a donné son nom au Sénégal s’est voulue symboliser par « les trois pirogues de l’abstinence, de la fidélité et des préservatifs qui sauveront l’Afrique de l’inondation du Sida ».
Le Président sénégalais lauréat d’un prix des organisateurs a pris le contre-pied de toute l’assistance en affirmant tout de go qu’il ne le méritait pas ou du moins qu’il devrait le partager avec son prédécesseur à la tête du Sénégal, Abdou Diouf, à qui il a rendu un hommage mérité sur la question de la lutte contre le Sida.
« Je n’ai pas l’impression de le mériter, je dois partager ce cadeau avec le président car il avait pris le devant en sensibilisant les populations.  Il faut rendre à César, ce qui appartient à César.»

La réponse africaine au Sida par la prévention

Le chef de l’Etat sénégalais très en verve comme à son habitude, à appeler à vaincre l’omerta du silence autour de cette maladie tout en réfutant toute forme d’exclusion des personnes infectées dans la société sénégalaise.
Pour le Président de la République, « le thème de cette conférence pose sans détour la question de notre responsabilité commune face à la pandémie du Sida. Que faisons-nous ? Que disons- nous ? ».
 Abdoulaye Wade pense que cette conférence ne doit pas être une de plus et qu’elle devrait permettre des réflexions autour de propositions comme : la création d’actions communes régionales, des interventions en direct et à l’échelle régionale auprès de groupes vulnérables, la créations d’unités industrielles capables de fabriquer les médicaments utiles aux personnes infectées.
Il s’excusera toutefois de ne croire qu’à la pertinence de la prévention, arguant que celle –ci n’a pas besoin de moyens financiers conséquents pour dérouler.
La prévention via une approche de proximité paraît aux yeux du leader sénégalais comme une question de volonté politique qui pourrait permettre de freiner largement l’avancée de la maladie.
Dans la foulée, il s’exprimera en avec des mots forts « 15 conférence pour parler du Sida, ça suffit. Parlons de l’essentiel ce n’est pas les ARV, c’est la prévention. Moins d’incantations sur le Sida, plus d’actions pratiques »
Il finira par dire qu’il réclame une conférence panafricaine sur la prévention que son pays serait prêt à financer.

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