La décision ministérielle portant interdiction de la distribution et de la vente de plastique non biodégradable a fait réagir le WWF Wamer( Western African Marine Ecoregion) qui selon son  coordonnateur régional Dr Pape Samba Diouf, a déploré cette décision prise sans concertation et invité les autorités à revoir la date d'entrée en vigueur de cette loi.

Au cours d'un point de presse organisé  dans leurs locaux sis à Sacré Coeur 3, le Dr Pape Samba Diouf a vivement condamné la décision non concertée du gouvernement sur l'interdiction et la vente de plastique non biodégradable.

La mesure, qui doit entrer en vigueur le 31 décembre, a été prise le mois dernier par le ministère du Commerce. Et selon le Dr Diouf la date doit être revue par le gouvernement."Nous comprenons la position du gouvernement face à ce péril et tous les dégâts que les sachets en plastique peuvent causer notamment la dégradation des sols, les mécanismes d'enrichissement du milieu marin, les problèmes sur l'agriculture, le bétail, le tourisme et le paysage mais nous sommes pas d'accord avec la manière dont cette décision a été prise" déplore le Dr Pape Samba Diouf.
Pour le coordonnateur régional de WWF,  on devait accorder un moratoire de 3 à 5 ans aux concernés en prenant exemple sur la France. En effet la France a prise cette décision en 2005 mais la loi n'entrera en vigueur qu'en 2010 pour permettre aux concernés de se préparer.
« Il y a des usines qui travaillent sur les plastiques. Il y a aussi des pères de famille qui travaillent dans ces industries, des familles entières qui dépendent de ces usines : les fermer du jour au lendemain ne ferait qu'accroître le taux de chômage. Il doit y avoir un préalable. Il faut que l'Etat mette en place des alternatives pour permettre aux acteurs de se préparer éventuellement" a-t-il suggéré.

Il est aussi à noter que le Ministère de la Protection de la Nature, des Bassins de Rétention et des Lacs Artificiels au Sénégal, le Wwf Wamer et l'Ong Envipêche sont  dans un processus de développement d'un projet dont l'objectif est de lutter contre la pollution des sachets plastiques tout en créant des emplois pour les femmes et les jeunes. Une délégation a en effet effectué une visite en Tunisie pour s'inspirer de l'exemple réussi de ce pays en matière de lutte contre la pollution. La Tunisie en créant un système de collecte des sachets plastiques qu'elle importe en Chine et en Inde a à la fois résolu le problème de la pollution par les sachets tout en créant des centaines d'emplois pour les jeunes.

Tout en saluant donc l'action du gouvernement , le Wwf invite le gouvernement à une large concertation avec tous les acteurs concernés notamment la société civile et le secteur privé et à une étude approfondie du problème avant de prendre une décision définitive."Depuis l'année dernière nous étudions la législation de plusieurs pays en matière de gestion des déchets plastiques et nous avons élaboré un modèle pour le Sénégal et souhaiterions apporter notre appui au gouvernement dans cette tache" a-t-il conclu