Des audiences de "confirmation des charges" retenues contre l'ancien vice- président de la RDC, Jean-Pierre Bemba s'ouvrent ce lundi et se poursuivront jusqu'au jeudi au TPI (La Haye). Ces audiences seront déterminantes dans la tenue d'un éventuel procès contre M. Bemba.
Présenté comme maître d'oeuvre des meurtres commis et de centaines de viols de femmes, de mineurs et même d'hommes commis par sa milice venus porter main forte en octobre 2002 au président Centrafricain Ange-Félix Patassé dont le pouvoir était sous la menace d'un coup de force de François Bozizé , actuel président centrafricain, Bemba n'a de cesse de clamer son innocence.
Agé de 46 ans, il est inculpé de cinq chefs de crimes de guerre et trois chefs de crimes contre l'humanité pour viols, tortures, pillages et meurtres commis par les hommes de sa milice armée, le Mouvement de libération du Congo (MLC), en République centrafricaine entre octobre 2002 et mars 2003.
Son arrestation avait suscité beaucoup de réactions de la part des Africains notamment certaines personnalités et de l'intelligentsia africaine qui estimaient que le TPI est exclusivement dirigé contre les Africains. Pour Luis Moreno- Campo, procureur du TPI, en tout cas, " Il n'y a pas d'excuses pour un chef qui ordonne, autorise ou tolère que ses troupes commettent des viols et des pillages. Nous avons la preuve que M. Bemba a commis des crimes".
Président et commandant en chef du (MLC), Jean Pierre Bemba est arrêté le 24 mai 2007 à Bruxelles (Belgique) et déféré au Tribunal Pénal International (TPI). Détenu à la prison de Scheveningen, dans la banlieue de La Haye, il reçoit en moyenne trois fois par semaine la visite de son épouse qui réside à Bruxelles. Et ses cinq enfants, dont un seul est majeur, viennent le voir en fin de semaine, selon son avocat.
Ces audiences contradictoires qui s'ouvrent aujourd'hui et qui doivent durer 4 jours, vont permettre d'établir le degré de culpabilité de l'ex -sénateur de la République démocratique du Congo. Si les charges sont confirmées cela conduira à l'ouverture d'un procès. De toutes les façons, les avocats de la défense fonderont leurs argumentaires sur deux points : d'abord Bemba n'était pas présent lors des atrocités et n'a jamais été dans la chaîne de commandement. Ensuite, les exécutants (miliciens) qui ont commis des exactions ont été déjà jugés et sanctionnés à l'époque du MLC.