Placer les acteurs du cinéma africain au coeur du Fespaco et de leur art. C'est désormais le leitmotiv de Michel Ouedraogo, le délégué général du FESPACO. En conférence de presse jeudi pour le lancement de la 21ème édition de cette compétition cinématographique panafricaine, il a révélé les films qui seront en compétition du 28 février au 07 mars 2009 à Ouagadougou (Burkina Faso).
Pour lui, le succès du festival dépend moins de l'aspect budgétaire que du sacrifice et du don de soi des africains et des cinéastes. Ce qui ne l'empêche pas cependant d'aller jusqu'en Amérique latine chercher des partenaires.
Les professionnels du cinéma africain doivent se réapproprier le Festival international panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Telle est l'ambition du délégué général de cette institution. Michel Ouedraogo veut donner cette nouvelle orientation au festival car, selon lui, il y a de plus en plus des acteurs du monde politique et institutionnel qui font leur apparition dans cet espace. Le délégué général ne minimise pas pour autant l'apport de ces acteurs : " Autant nous comptons sur les institutionnels, autant nous pensons qu'il faut mettre les cinéastes au centre du festival".
« Cinéma africain : Tourisme et patrimoines culturels. »
Par ce thème, l'institution cinématographique panafricaine entend "amener les professionnels africains du cinéma à se servir de leur art, pour promouvoir et valoriser les richesses touristiques et patrimoniales du continent. Cette édition qui se tient du 28 février au 07 mars revêt un cachet particulier car elle célèbre les 40 ans du FESPACO et les 20 ans de la cinémathèque africaine de Ouagadougou. Elle rendra aussi hommage à Sembène Ousmane. Sur les 664 films présentés au total, 374 sont retenus, dont 129 en compétition a expliqué Michel Ouedraogo. Parmi les 129 productions en lice, on a 20 long métrage, 20 court métrage, 30 documentaires, 29 TV vidéo fiction, 13 TV séries et17 films diaspora.
Bien que les partenaires traditionnels du Fespaco lui soient restés fidèles, le nouveau responsable de cette institution qui bouclera un an à la tête du Fespaco, est allé "courtisé" d'autres partenaires. Ainsi, il a décroché l'Espagne en Europe et le Brésil en Amérique Latine. Toutefois, il met en garde ces nouveaux partenaires. Une mise en garde fondée sur les expériences antérieures. Car, de son avis, les partenaires devraient prendre en compte que les préoccupations du festival. " Nous sommes allés vers d'autres pays :le Brésil, l'Espagne qui veulent s'ouvrir à l'Afrique. Mais le conseil que nous voulons donner à tous ces nouveaux partenaires, c'est de ne pas commettre les mêmes erreurs que certains partenaires traditionnels qui ont plutôt mis l'accent sur leur propre préoccupation que celle des cinéastes africains et du cinéma africain" a indiqué Michel Ouédraogo.
Le patron du festival estime néanmoins que "Ce ne sont pas les moyens qui feront le succès d'une organisation mais c'est la compétence et la mobilisation de ceux qui sont appelés à cette organisation qui peuvent assuré son succès. Le vrai problème ce n'est pas l'aspect budgétaire, mais notre mobilisation à faire des sacrifices pour que le Fespaco puisse s'organiser dans les conditions requises" a souligné Michel Ouédraogo
Fespaco, 40 ans de cinéma africain
Le FESPACO, édition 2009 dont les membres du jury sont passés de trois à cinq, est parrainé par l'ingénieur aérospatial malien Cheikh Modibo Diarra. Ce dont se réjouit le Délégué général. A son avis, il est important que cet avènement soit parrainé par les dignes fils du continent. M. Ouedraogo espère que les années à venir, l'avènement puisse être parrainé par les stars du football, de la musique. Bref toutes les personnalités qui font la fierté de l'Afrique dans le monde.
. Ayant l'ambition de faire du festival, la chose des cinéastes africains, M. Ouédraogo, a déjà engagé des démarches qui vont dans ce sens. A cet effet, pour cette édition 2009, il a mis en place "une commission qui va se charger des rencontres professionnelles". "Nous avons actuellement inscrit plus de 12 rencontres professionnelles où¹ il y aura des partenaires mais aussi organisées par le Fespaco". A cela, s'ajoutent les ateliers d'écriture et de scénario. " Notre oeuvre c'est vraiment de mettre les professionnels au centre du cinéma et de favoriser l'organisation de plusieurs ateliers professionnels".
Les contraintes relatives à la couverture médiatique a été également évoqué au cours de ce point de presse. Il est fait un constat selon lequel, les médias africains attendent toujours la dernière minute pour demander des accréditations. Tandis que les médias occidentaux entreprennent des démarches un an à l'avance. Dans tous les cas le délégué général a assuré qu'il n'y a aucune discrimination possible à ce niveau que le Fespaco puisse faire aux journalistes africains.
Crée en 1969, le Fespaco à la double identité d'institution et d'avènement ayant son siège à Ouagadougou et placé sous la tutelle du ministère burkinabé de la culture. Il se veut comme un cadre d'épanouissement, de promotion, d'émulation, de distribution et de perfectionnement du cinéma africain et de sa diaspora.