Dakar — Excap expo Carrefour Afrique organise du 21 au 25 avril 2009 le 3e Salon international des énergies renouvelables et de l´environnement en Afrique.
Ci-dessous, un entretien avec le directeur général du Salon, Talibouya Diagne.
Quels sont les objectifs du Salon ?
L´objectif de l'exposition est de promouvoir les activités économiques et les nouvelles technologies dans le domaine de l´énergie renouvelable. Les
participants du salon sont des partenaires internationaux, des producteurs de technologie ou des sociétés de recherche étudiant la faisabilité de l´énergie renouvelable au Sénégal.
Le Salon soutient la rencontre entre tous les acteurs dans ce domaine afin d´échanger des connaissances et des contrats.
Les visiteurs du Salon sont d´abord les représentants des pouvoirs publics. Les ministères auront des stands pour expliquer leur politique dans le domaine de l´énergie renouvelable. Mais il y aura aussi les sociétés travaillant dans le domaine commel´Agence sénégalaise pour l´électrification rural (ASER)
Le salon est ouvert aux professionnels, mais aussi au grand public, comme les établissements scolaires. La conscientisation doit commencer très tôt.
La deuxième édition du Salon s'est déroulée en 1985. Pourquoi il a fallu
si longtemps pour une 3e édition ?
Au bout de deux éditions, on s´est rendu compte qu'il n´existait pas de technologies adaptées pouvant justifier la continuité de l´organisation.
Les énergies renouvelables étaient au stade de recherche, même les technologies qui existaient, coutaient excessivement chères et étaient donc hors de portée des utilisateurs africains.
Mais avec la crise pétrolière de l´année dernière, nous avons senti que le problème des énergies fossiles telles que le gaz et le pétrole, allait se poser au niveau mondial.
Puisque le Sénégal est un pays non-producteur de pétrole, nous avons repris, avec le soutien du gouvernement, l´organisation du Salon.
L´Afrique est donc prête pour l´énergie renouvelable?
L´état de la recherche est beaucoup plus avancé qu'il y a 20 ans. Les prix des panneaux solaires par exemple coûtent 20 fois moins cher qu'il y a 20 ans. D´autant plus que maintenant, plusieurs pays ont développé des technologies pour conserver l'énergie.
L´énergie renouvelable est encore chère par rapport au pouvoir d´achat. Au niveau de l´électrification rurale, la société sénégalaise ASER a un budget permettant d´équiper certains villages avec de l´énergie renouvelable.
Le village de Ndelé est entièrement équipé avec de l´électrification
rurale par les sociétés sénégalaises et dans le nord du Sénégal, nous
avons développé un parc éolien.
Quel rôle joue l´Etat dans la promotion de l´énergie renouvelable ?
Les énergies renouvelables constituent une priorité pour le gouvernement. Le Sénégal n´est pas un pays producteur de pétrole, notre budget dépasse les 200 milliards F cfa par an. C'est une raison de plus pour stimuler le développement des énergies renouvelables qui sont des énergies propres.
La commission européenne vient de se fixer comme objectif d´atteindre dans 10 ans au moins 20 pour cent de consommation européenne en énergie renouvelable. Il ne faudra pas non plus que l´Afrique reste à la traine.
Ce n´est pas demain que nous allons changer les habitudes. Aujourd'hui on dépend a cent pour cent du pétrole. Mais peut être dans 10 ans nous utiliserons seulement 80 pourcent de cette énergie.
Ne pensez vous pas que la population africaine à d´autres priorités que l´énergie renouvelable ?
Les populations africaines ont certes d´autres priorités. Elles sont confrontées à des problèmes beaucoup plus terre à terre.
C´est pour cela que l´Etat doit pouvoir se projeter dans l´avenir. Même si un pays connait des problèmes de survie, le rôle d´un Etat est de ne pas seulement gérer le quotidien, mais aussi l´avenir.
Quel pourrait être l´avenir de l´Afrique alors ?
Notre richesse en Afrique c´est l´ensoleillement. Si on avait des panneaux solaires répandus dans le Sahara, ils pourraient alimenter tous les pays subsahariens.
Ce n´est pas un projet irréalisable, Il suffit d´avoir un bon projet et de le présenter aux bailleurs de fonds.
Après, en créant des partenariats entre les entreprises européennes et africaines, le projet aura une chance de réussir.