Dakar — Une attaque perpétrée dimanche contre le camp des forces de l'Union Africaine a fait 11 morts et 15 blessés à Mogadiscio dimanche. L'attaque a été revendiquée par les insurgés islamistes du mouvement al-Shebab. Le porte parole de l'armée burundaise a malgré tout dit la détermination de ses troupes à poursuivre leur mission dans le pays. L'Union Africaine va mettre en place une commission d'enquête pour faire la lumière sur cette attaque.
Onze soldats burundais de la force de paix de l'Union Africaine ont péri dimanche dans une attaque contre leur camp à Mogadiscio et quinze autres soldats blessés. De 6 morts annoncés dimanche, 5 autres blessés ont succombé à leurs blessures. "Le bilan de l'attentat suicide de dimanche à Mogadiscio s'est alourdi. Jusqu'ici, on compte 11 soldats tués et 15 autres blessés qui ont été évacués sur Nairobi (Kenya) où ils sont en train d'être soignés". Cinq soldats grièvement blessés ont succombé à leurs blessures par la suite", a expliqué le colonel Adolphe, porte parole de l'armée burundaise à l'Agence France Presse.
Une source anonyme a expliqué au reporter de RFI qu'"il y a eu dimanche matin deux explosions quasi simultanées dans le camp. La première s'est produite lorsqu'un kamikaze a fait exploser son véhicule à l'entrée de la base. La seconde attaque perpétrée une dizaine de secondes plus tard a été commise par un homme portant une ceinture d'explosifs. Ce deuxième kamikaze, un commerçant connu des soldats burundais, a pu rentrer dans le complexe alors que, les soldats étaient en train de décharger le ravitaillement.
Le nouveau président somalien, cheikh Sharif Cheikh Ahmed, n'a pas caché son indignation suite à cet attentat. Il s'est dit "vraiment désolé pour ce qui est arrivé", tout en rappelant que "les soldats de maintien de la paix ne sont pas des forces d'invasion, ils sont autorisés à venir dans le pays", a-t-il dit. La France a également réagi en condamnant "avec la plus grande fermeté" l'attaque. Tout compte fait, elle n'est pas de nature à fragiliser ou à décourager selon, le porte parole de l'armée burundaise : "Malgré l'attaque menée par les insurgés (...) nous ne sommes pas découragés", a assuré le colonel Manirakiza: "nous savions dès le départ que de telles attaques étaient probables (...) et nous comptons envoyer des renforts en Somalie bientôt, comme prévu" a-t-il déclaré à la presse.
En outre, il a le soutient du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevallier qui indique : "Nous soutenons l'Amisom ainsi que son renforcement. Sa mission est déterminante pour la restauration de la stabilité en Somalie". L'Union Africaine a décidé "de mettre sur pied une commission d'enquête afin de déterminer ce qui a pu conduire à cette attaque", selon Geofrey Mugumya, le directeur du Conseil de paix et sécurité (CPS) de l'organisation. M. Mugumya a également rapporté à Addis Abeba que "Lors de la réunion (d'urgence du CPS) aujourd'hui, l'ambassadeur du Burundi a assuré le conseil de l'engagement de son pays à poursuivre ses efforts de paix en Somalie".
D'après le décompte fait par l'AFP, cette dernière attaque qui est la plus meurtrière contre l'Amisom, porte à 20, le nombre de soldats de l'Union africaine tués dans ce pays de la corne de l'Afrique depuis le début de la mission en 2007.
Depuis que les troupes éthiopiennes se sont retirées de Somalie en janvier, l'Amisom est la seule force étrangère à Mogadiscio. C'est une force constituée de 3400 hommes d'origine ougandaise et burundaise qui dispose de peu de moyens aussi bien matériels que financiers. Il faut noter que c'est initialement 8000 hommes qui étaient prévus.
Les shehab, l'opposition islamiste somalienne revendiquait principalement le retrait des Ethiopiens. Bien que ce soit chose faite, il jure de continuer le combat contre l'Amison. Depuis 1991, la Somalie traverse une guerre civile. Mogadiscio, la capitale est une ville hautement dangereuse. C'est dans ce contexte que la piraterie s'est développée au large des côtes du pays.