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Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a ouvert la voie à la normalisation des relations entre la C ô te d’Ivoire et la communauté internationale. Le Conseil a en effet approuvé ce 27 mars un prêt de 565,7 millions de dollars pour la Côte d'Ivoire dans le cadre de la Facilité pour le Renforcement de la Pauvreté et de la Croissance. Le prêt, accordé sur une période de trois ans, vise à « réaliser la croissance durable, réduire la pauvreté, et promouvoir l'agenda de la réforme économique du pays en Côte d'Ivoire », selon le communiqué du FMI.
Cette décision confirme les résultats positifs des deux programmes intérimaires mis en œuvre par la Côte d'Ivoire dans le cadre de l’Assistance budgétaire post-conflit (AUPC). Ces deux programmes se sont donc conclus de manière positive selon l’appréciation du Fonds, malgré les « dérapages » dans les finances publiques, notés par le Fonds et corrigés par le gouvernement. "Les autorités ivoiriennes sont à louer pour les progrès vers la paix et pour les résultats largement satisfaisants (...) dans un difficile contexte d'après-conflit et un difficile environnement économique mondial", a déclaré John Lipsky, président par intérim et premier vice-directeur général du conseil du FMI.
L a Côte d'Ivoire , comme tous les pays africains doit faire face à un environnement international difficile marqué par la récession qui a commencé dans les pays développés, avant de s’étendre aux pays émergents et de menacer maintenant l’Afrique. Selon les projections du FMI, annoncées au début du mois de mars par Mme Antoinette Sayeh, directrice du département Afrique, la croissance devrait connaitre un net repli sur le continent et se situerait à 3¼ %. L’économie ivoirienne a réalisé un taux de croissance de 2.3% en 2008. Elle devrait connaitre un taux de croissance de 3,7% en 2009. L’objectif retenu dans le nouveau programme du Fonds est de porter le de croissance de l’économie à 4,2% en moyenne durant les trois prochaines années. Le retour d’une forte croissance en Côte d'Ivoire sera une bonne nouvelle pour l’Union économique et monétaire ouest-africaine qui a souffert de la faiblesse de la croissance dans ce pays qui en est la locomotive, au cours des dernières années.
Au-delà de l’engagement financier du Fonds monétaire, cette décision marque aussi la normalisation des relations entre la Côte d'Ivoire , un pays meurtri par des années de conflit civil, et les principaux bailleurs de fonds. Il y a quelques semaines, la Banque africaine de développement (BAD) avait fourni 64 milliards de 128 millions de dollars pour soutenir le programme de développement du pays. La Banque mondiale et les autres donateurs bilatéraux devraient aussi renforcer sensiblement leur engagement. "Le soutien continu et bien coordonné de la communauté internationale demeure critique pour la réussite de ce programme et le retour de la Côte d'Ivoire sur une voie de paix durable et de relance économique", a ajouté M. Lipsky.
Cette décision s’est aussi accompagnée de l’admission de la Côte d’Ivoire au Point de décision de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). A travers ce programme, le pays peut bénéficier d'une remise de dette de trois milliards de dollars américains venant non seulement du FMI et de la Banque mondiale, mais aussi des créditeurs du Club de Paris et ceux du Club de Londres. Cependant, la réduction de la dette annoncée ne sera vraiment effective que quand la Côte d’Ivoire atteindra le point d’achèvement. Cela veut dire qu’il faudra au moins une année supplémentaire au cours de laquelle le gouvernement ivoirien devra faire des performances satisfaisantes dans la gestion de ses finances publiques. .
En attendant, la décision du Conseil d’administration permettra à la Côte d’Ivoire de tirer immédiatement, auprès du FMI, 241 millions de dollars, selon le communiqué.
On rappelle par ailleurs que les dirigeants du FMI se sont engagés il y a quelques semaines à Dar Es Salam à redéfinir leurs relations de partenariat avec les pays africains lors d’une conférence organisée par le Directeur général du FMI M. Strauss Kahn et le Président Jakaya Kikwete. Les dirigeants du Fonds et les ministres africains des Finances avaient signé une déclaration commune dans laquelle ils faisaient mention de la nécessité pour le Fonds et l’Afrique de forger un nouveau partenariat fondé sur un soutien accru du Fonds et un dialogue renforcé dans un contexte de crise internationale.