Afrique: 44èmes Assemblées Annuelles de la BAD: Le discours d'urgence et d'optimisme de Kaberuka

14 Mai 2009

Dakar — Le Président de la Banque Africaine de Développement, Dr Donald Kaberuka était face à la presse mercredi après la cérémonie d'ouverture officielle des 44èmes assemblées annuelles de la BAD à Dakar pour réitérer son discours d'urgence et d'optimisme mais également pour faire un tour d'horizon à mis chemin, de l'actualité de la banque et celle économique du continent.

Les moyens de la banque

Selon Donald Kaberuka qui s'exprimait au sujet d'une question relative aux moyens de la BAD, son institution dispose du capital et du risque capital suffisant pour appliquer la stratégie 2008 – 2012 à courts termes.

Le président du Groupe de la BAD a également affirmé que la banque se dirigeait vers une augmentation anticipée du capital alors que cela ne devait pas être fait avant 2013.
C'est le G20 qui en a fait la demande lors de sa dernière réunion. Pour rappel la dernière reconstitution du capital de la banque remonte à 1992.

Le Président de la Bad a toutefois estimé qu'il ne pourra pas donner toutes les informations concernant les moyens de la banque car les travaux des Assemblées Annuelles se poursuivaient  et il préférait attendre la fin pour de plus amples explications.

Le Fonds Spécial Nigérian

Le Groupe de la Banque Africaine de Développement est composé de la BAD, du Fonds Africain de Développement et du Fonds spécial du Nigeria (FSN), créé en 1976 par un accord entre l'institution bancaire africaine et son homologue du Nigeria.

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S'agissant du fonds spécial du Nigeria (établit  pour une durée de 30 ans) et qui a pris fin en 2006, Donald Kaberuka explique que la banque « a signé un accord avec le gouvernement Nigérian pour renouveler ce fonds pour 10 ans. Le gouvernement nigérian peut retirer le fonds à tout moment pour des raisons de gestion de trésorerie, ce qui est le cas actuellement ».

La Crise économique en Afrique

Au sujet d'une crise financière qui ne toucherait pas l'Afrique, M. Kaberuka a affirmé qu'il ne connaît « aucun économiste ayant dit que la crise ne toucherait pas l'Afrique ». Mais la crise en Afrique n'est pas financière, elle est économique. Elle peut, effectivement, devenir financière mais de façon indirecte ».

Il explique cette assertion en prenant l'exemple du Cap vert, qu'il considère comme un exemple de bonne gouvernance et qui, avec la crise économique, a vu son tourisme régresser. Situation qui affecte l'industrie hôtelière et directement ou indirectement, le système bancaire en termes de liquidité.

Il s'est dit ''confiant''  puisque 26 pays sur les 53 que compte le continent sont crédités d'un taux de croissance de 3 % avec des systèmes financiers assez 'saints'' de nos jours.

Lors de son allocution à l'ouverture il a eu ses propos à ce sujet « Notre tâche est d'aider à ce que cela advienne, en protégeant nos acquis, en limitant les dommages de la crise et en faisant l'équilibre entre la réponse à apporter à court terme et les objectifs à long terme de transformation économique. C'est ce que la Banque Africaine de Développement entend poursuivre »

Le Zimbabwe et la Guinée Bissau

Donald Kaberuka s'est aussi  prononcé sur la situation au Zimbabwe et en Guinée Bissau.

Selon lui la BAD compte accorder un soutien technique à ces deux pays par l'accroissement de l'aide humanitaire et le renouement du dialogue avec la communauté internationale.

Pour le Zimbabwe, il a lancé un appel à la communauté internationale  pour sauver son économie. Il a poursuivi en déclarant : « j'espère que les accords signés arriveront à termes avec une bonne application du plan de ce dernier ».

Crise économique et troubles sociaux

La crise économique (financière) ne saurait créer des troubles sociaux. Car, poursuit-il, « le meilleur moyen d'éviter des troubles sociaux c'est la bonne gouvernance dans la mesure où, une population satisfaite de la gestion du pays accepte plus facilement les difficultés économiques que traverseront ce pays ».

''Là où il y a la bonne gouvernance, même s'il y a des difficultés, on s'explique de façon transparente'', alors que si la gouvernance est ''approximative'' et non-transparente, ''il y a des risques de troubles''.

Le fonds de la FAD sera épuisé avant terme

Le fonds de la FAD avait été reconstitué et porté à 9 milliards de dollars il y a un an et demi de cela, ce qui lui permettait de disposer de suffisamment de ressources pour soutenir ''les pays pauvres d'Afrique'' d'après Donald Kaberuka.

Selon lui, des discussions devraient être engagées et accélérées pour doter de ''moyens suffisants'' le Fonds africain de développement (FAD) dont les ressources seront épuisées ''avant terme'', du fait des actions engagées pour faire face à la crise financière internationale,

La Fin de son mandat

Il devrait arriver à terme le 11 septembre 2010 mais il n'y pense  pas particulièrement,  pour le moment. Il invite ses interlocuteurs à en reparler le moment venu.

La nomination de nouveaux vices présidents

Le Président de la Bad à répondu également à une question relative à l'augmentation du nombre des employés de la banque. Il a expliqué que c'est l'accroissement des opérations de la banque, notamment celle du secteur privé qui représente 25 % des opérations, qui explique cette augmentation du personnel et la nomination de deux vices présidents.

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