Annoncé depuis des mois, tout le monde attendait avec curiosité le message que le nouveau président des Etats-Unis, Barack Obama, allait adresser au monde musulman pour tenter de dissiper les malentendus et les tensions qui existent entre celui-ci et son pays. Et le discours qu'il a tenu hier à l'université du Caire a été remarquable non seulement par sa substance, mais aussi par la compréhension profonde dont il a fait montre de l'espace islamique, par la pertinence des idées avancées pour arriver à une coexistence pacifique et par sa détermination à trouver une solution juste au conflit entre Israël et la Palestine.
Voulant tenir un langage de vérité, très loin du manichéisme de Bush classant sans nuances le monde entre les bons et les mauvais, Obama, devant un auditoire cairote médusé, a plaidé pour un nouveau départ dans les relations entre les Etats-Unis, l'Occident de manière générale et le monde islamique. En fait, dès son investiture, il avait appelé à une nouvelle ère dans ces relations et l'avait réitéré en avril dernier en Turquie, en déclarant que les Etats-Unis ne seront jamais l'ennemi de l'Islam et que lui, Obama, le Chrétien, son histoire personnelle (il a un père musulman et a vécu quatre ans en Indonésie), plaide dans ce sens.
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