Afrique: Partenariat avec l'Afrique - Le nouveau FMI est arrivé

30 Juillet 2009

Dakar — Plus Généreux. Plus souple. Plus rapide. C'est ainsi que l'on peut décrire le FMI, nouvelle version, ou version Dominique Strauss-Kahn. C'est en tout cas le pari fait par le directeur général du FMI qui a choisi de transformer une organisation qui n'est pas été toujours bien vue dans les pays les plus pauvres.

Et pour preuve : le FMI vient d'annoncer une réforme en profondeur des instruments qu'il utilise pour les pays pauvres en réponse à la crise financière internationale. « C'est une expansion sans précédent du soutien du FMI aux pays les plus pauvres, en Afrique subsaharienne et dans le monde entier, » a souligné aujourd'hui M. Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du FMI.

Plus généreux car le Fonds monétaire a sensiblement augmenté les ressources disponibles pour les pays à faible revenu dont la plupart se trouvent en Afrique. Les prêts concessionnels pourront atteindre 8 milliards de dollars au cours des deux années à venir et 17 milliards de dollars en 2014. En outre, le FMI a annoncé la suspension du paiement des intérêts sur l'encours des prêts concessionnels pour tous les pays membres à faible revenu jusqu'à la fin de 2011. Ces ressources seront tirées en partie de la vente d'une partie de ses stocks d'or. C'est une innovation de taille car la réduction du fardeau de la dette était jusqu'ici l'apanage des bailleurs. Le FMI a donc décidé de mettre la main à la poche.

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Plus souple ensuite car les critères de performance structurels ont été supprimés. Selon le FMI, les pays en développement ont besoin d'engagements fermes et fiables portant sur des ressources disponibles à moyen terme pour effectuer leur propre planification, ainsi que pour aligner les stratégies de développement sur le cadrage budgétaire et garantir que l'aide soit utilisée à bon escient. Ces reformes ne seront pas pour déplaire aux pays africains. Au mois de mars dernier, réunis à Dar Es Salam, les ministres des finances africains avaient demandé une plus grande flexibilité des politiques du Fonds monétaire international. Le Fonds monétaire a souvent été critiqué pour ses politiques d'austérité imposées aux Etats les plus faibles sans grande capacité de manoeuvre.

Il semble que leur voix a été entendue par M. Dominique Strauss-Kahn. Le FMI essaie de devenir plus flexible. Il a déjà annoncé cette année que les conditionnalités liées aux réformes structurelles ont été simplifiées pour tous ses programmes. Les conditionnalités structurelles ont été assouplies et axées sur les priorités des pays, l'étude des besoins. On a même vu le FMI cette année s'accommoder de déficits budgétaires plus importants dans la plupart des pays à faible revenu pendant la crise.

Le Fonds est en effet devenu p lus rapide, ce package a été mis en œuvre pour répondre aux demandes exprimées par les dirigeants du G 20 lors de leur rencontre du mois d'avril en 2009. Il a suffi de quelques mois pour arriver à une réponse significative du FMI. Ce qui est assez rare dans les grandes bureaucraties.

Pour répondre aux besoins des pays pauvres, le Fonds monétaire a crée une nouvelle panoplie d'instruments financiers. Il s'agit de la Facilité élargie de crédit qui offre un soutien souple à moyen terme;  la Facilité de crédit de confirmation qui répond aux besoins de crédit de précaution à court terme et de la Facilité  de crédit rapide qui offre un soutien d'urgence avec une conditionnalité limitée.

« Depuis le début de la crise, nous avons écouté les pays membres et leur avons répondu, » a déclaré M. Strauss-Kahn ». Cette reforme devrait ouvrir la voie à un nouveau partenariat avec l'Afrique, région du monde où le FMI n'a pas toujours eu bonne presse.

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