1er septembre 2009. Date triste, à classer dans les mauvais souvenirs des Ouagavillois. «Du jamais vu», a murmuré, désabusé et les larmes aux yeux, cet homme dont la maison s'est écroulée comme un château de sable sous l'action du déluge qui s'est abattu sur la ville de Ouagadougou, à l'aube. L'homme, avec la chute de ce qu'il appelait encore fièrement «chez moi», la veille de ce désastre, venait de grossir le rang des centaines de sans-abris qui ne savent pas où dormir cette nuit et celles à venir. De mémoire de Burkinabè, la capitale n'a jamais enregistré une telle quantité d'eau, encore moins des inondations de cette ampleur. Mais à qui la faute?
Certainement pas à la nature, encore moins à Dieu ou aux dieux, à qui les Burkinabè, de toutes les confessions religieuses, n'ont cessé d'adresser des complaintes pour que le ciel daigne verser quelques larmes pour redonner de l'espoir à toute une nation qui voyait déjà se profiler le spectre de la famine pour cause de campagne pluviométrique très déficitaire. Les seuls et véritables coupables de cette catastrophe, ce sont tous ces Ouagavillois qui se sont installés dans des nids de barrages, des bas-fonds et autres endroits déclarés à haut risque et reconnus comme tels. Nombre de victimes de cette inondation inédite au Burkina vivent dans des habitations datant de Mathusalem, construites pour la plupart en banco. Que dire de toutes ces maisons érigées à l'aide de matériaux précaires dans des quartiers non viabilisés, les zones non loties? C'est dans ces endroits périphériques de la capitale que s'entassent, de plus en plus, les Burkinabè à faible revenu, espérant devenir propriétaire terrien un jour, parce qu'ils se trouvent dans l'incapacité de mettre de l'argent de côté pour s'acheter une parcelle.
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