Ouagadougou — L'Amélioration des systèmes éducatifs par l'introduction des langues et cultures africaines dans l'éducation tel semble la nouvelle direction que veulent donner les experts africains réunis à Ouagadougou, pour relever le niveau de l'éducation sur le continent.
'L'Afrique est le seul continent ou la majorité des enfants commence l'école en utilisant une langue étrangère.'C'est par cette phrase que Mr Adama Ouane, Directeur Exécutif de l'UIL (l'Institut de l'Unesco pour l'apprentissage tout au long de la vie) a introduit le thème, lors de la cérémonie d'ouverture de la Conférence Internationale sur l'Intégration des langues et cultures Africaines dans l'éducation qui se tient dans la capitale burkinabé.
Cette conférence qui réunit des ministres africains de l'éducation et des experts de 26 pays africains, a débuté ce Mercredi 20 Janvier à Ouagadougou sous l'égide de l'Association pour le Développement de l'Education en Afrique (ADEA), l'Institut de l'Unesco pour l'apprentissage tout au long de la vie et le Ministère de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation du Burkina Faso.
Durant 3 jours, les participants vont se pencher sur la problématique de la mise en œuvre de l'intégration des langues et cultures africaines dans les systèmes éducatifs africains.
En effet comme a eu à le souligner Mme Odile Bonkoungou, Ministre de l'éducation du Burkina Faso lors de son allocution, 'toute les études menées jusqu'a nos jours ont montré que l'on apprend mieux dans sa langue maternelle ou celle que l'on maitrise la mieux'.Une étude commandée par l'ADEA et ses partenaires et validée lors de la Conférence de Windhoek en 2005 'a montré que l'éducation multilingue devrait être utilisée comme choix stratégique pour améliorer l'apprentissage et renforcer l'efficacité de l'éducation.'
Des évaluations effectuées dans des pays comme le Burkina Faso, l'Ethiopie et le Malawi attestent de l'efficacité de ce system éducatif. Au Burkina par exemple, il existe à ce jour 118 écoles multilingues ou huit langues nationales sont enseignées.
Cette conférence fait suite aux biennales de l'ADEA en Ile Maurice et à Libreville et à la conférence de Windhoek en 2005.Pour Mr Bill Catari, le secrétaire exécutif de l'ADEA l'objectif de cette conférence est de'réfléchir ensemble pour proposer des lignes directrices permettant d'élaborer des politiques éducatives qui intègrent les langues et cultures africaines dans les systèmes éducatives'.
Les discussions se poursuivront pendant trois jours et devront mettre à la page 'l'adoption d'un guide politique sur la mise en œuvre de reformes visant l'éducation multilingue et l'utilisation des langues africaines dans l'éducation'.