Accra - Ghana — Une rencontre de trois jours regroupant les experts des Etats membres de la CEDEAO, a démarré ce lundi 15 mars 2010 à Accra pour valider le projet de stratégie et de Plan d'action pour la réduction de la vulnérabilité face au changement climatique en Afrique de l'Ouest.
Le document révisé qui sera présenté lors d'une réunion des Ministres de l'environnement des Etats membres de la CEDEAO, le 18 mars 2010, a été examiné pendant deux réunions précédentes tenues à Banjul début mars 2009 et à Accra en juillet 2009, par des experts régionaux en forêt, agriculture, environnement et ressources en eau. Ce document vise à développer et à renforcer la résistance et la capacité d'adaptation de l'Afrique de l'Ouest face au changement climatique et aux phénomènes climatiques extrêmes. Le Plan d'action, en particulier, fournit un cadre d'appui aux initiatives régionales et nationales pour donner à la région l'élan nécessaire pour faire face au changement climatique et construire les capacités requises pour son adaptation. L'on estime qu'en 2030, tous les Etats membres auront les ressources humaines, techniques et financières nécessaires pour protéger leurs systèmes humains et naturels des conséquences néfastes du changement climatique.
La Stratégie régionale et le Plan d'action pour la réduction de la vulnérabilité face au changement climatique font partie des efforts déployés par l'Afrique de l'Ouest pour faire face au phénomène du changement climatique. Dans son allocution d'ouverture de la réunion des experts, le Commissaire de la CEDEAO, chargé de l'Agriculture, l'environnement et les ressources en eau, M. Ousseini Salifou, a expliqué que la réunion de validation à mi-parcours tenue en mars 2009, a permis à la Commission de la CEDEAO d'évaluer le niveau du défi posé par le changement climatique et les activités à entreprendre pour faire face à ce phénomène. Il a noté que le Sommet de Copenhague sur le changement climatique, qui s'est tenu en décembre 2009, a produit des "résultats mitigés", ajoutant que "tout le monde hésitait à prendre des décisions sur le financement des activités de la Convention". M. Ousseini qui s'est félicité de l'unité de l'Afrique dans tout le processus de négociation à Copenhague, a exhorté le Continent à "resté uni lors des prochaines négociations".
Tout en réitérant la détermination de l'Afrique de l'Ouest à défendre les décisions de l'Afrique, il a exhorté la région à se tenir prête à suivre les processus de négociation et à se doter d'un outil cohérent sur lequel la communauté internationale pourra se baser pour apporter son soutien à la région. Le Commissaire a promis que la Commission de la CEDEAO continuera à apporter sa contribution au programme de renforcement des capacités pour permettre aux représentants de la région de participer aux différentes négociations dans le cadre du suivi du Sommet de Copenhague et des préparatifs pour la 16ème COP prévue à Mexico. Il a décrit la stratégie régionale et le Plan d'action comme étant "le pilier et l'élément indispensable pour sa réalisation en matière d'adaptation et plus tard en matière de réduction de la vulnérabilité, pour laquelle nous prévoyons la préparation d'un sous-programme destiné à compléter la stratégie régionale sur le changement climatique".
Dans son allocution de bienvenue, le Ministre ghanéen de l'environnement, des sciences et de la technologie, Mme Sherry Ayittey a exposé les efforts déployés par son pays pour faire face au défi que constitue le changement climatique. Comme les autres Etats membres, a-t-elle déclaré, le Ghana a été un "facteur net d'élimination de l'effet de serre", et "n'a donc pas contribué au problème de changement climatique". Elle s'est cependant, plainte du fait que son pays soit extrêmement vulnérable aux effets néfastes du changement climatique. Tout en énumérant les différentes initiatives prises par le Ghana pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le Ministre a exhorté les Etats membres à "adopter les mêmes démarches". Elle a déclaré que le Sommet de Copenhague n'a pas produit les résultats justes et équitables attendus, cependant "nous continuerons à exhorter les Parties à l'Annexe I, à réduire leurs émissions d'au moins 40 % d'ici à 2020 par rapport aux niveaux enregistrés en 1990, et d'au moins 80 à 95% en 2050".