Le Niger plaide pour sa reintegration dans le giron de la CEDEAO

24 Mars 2010
communiqué de presse

Abuja - Nigeria — « Les objectifs du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD) sont de trois ordres : assainir la situation politique et socio- économique du Niger, réconcilier les nigériens avec eux-mêmes et restaurer la démocratie ». Ainsi s'exprimait le Chef de la délégation nigérienne qui s'est entretenue ce matin avec la Commission de la CEDEAO, le Colonel Mossi HASSANE, Chef d'Etat-Major de l'Armée de l'Air et membre du CSRD.

Cette délégation, mandatée par le Président du CRSD, est composée de la Ministre Nigérienne des Affaires Etrangères, de l'Intégration Africaine et des Nigériens à l'Etranger, Mme Touré Aminata DJIBRILLA MAÏGA, du Ministre de l'Economie et des Finances, M. Badamassi ANNOU et de diplomates. La délégation de la Commission de la CEDEAO, présidée par son Vice-Président M. Jean de Dieu SOMDA, comprend le Médiateur de la CEDEAO pour le Niger, l'ancien Président nigérian, le Général Abdulsalami ABUBAKAR, le Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères du Nigéria, la Commissaire chargée du Développement Humain et du Genre de la Commission de la CEDEAO, Dr. Adrienne DIOP et des membres du personnel de ladite Commission. Dans son mot introductif, le Chef de la délégation nigérienne a expliqué les raisons de la prise du pouvoir le 18 février 2010 par le CSRD. Selon le Colonel Mossi HASSANE, ces raisons sont entre autres la grave crise politique que traversait le Niger avec la dissolution de la Cour Constitutionnelle et du Parlement ainsi que la tenue d'un référendum contre la volonté de la population par le régime précédent. Le Colonel Mossi HASSANE a levé un coin de voile sur la composition, la mission et les objectifs du Conseil Consultatif, l'organe censé de gérer la transition dans le pays.

« Le Conseil Consultatif est composé des membres de la société civile, des syndicats, des associations religieuses, des partis politiques et d'autres organisations. Il a pour missions d'élaborer les projets de Constitution, du Code Electoral, de Charte des partis politiques et de proposer la durée ainsi que la feuille de route de la transition », a indiqué le Chef de la délégation nigérienne. « Le Conseil Consultatif se réunira au plus tard la première semaine d'avril 2010 ; il doit livrer les conclusions de ses travaux dans un délai maximum d'un mois. L'armée ne veut pas s'éterniser au pouvoir », a-t-il précisé. Le Colonel Mossi HASSANE a demandé au Général Abdulsalami ABUBAKAR de plaider le cas de Niamey lors de ses prochains entretiens avec les partenaires européen et américain du Niger. Il a également sollicité l'appui et la compréhension de la Commission de la CEDEAO pour la levée de la suspension du Niger de l'Institution communautaire et son aide face à la crise alimentaire que connaît actuellement le pays. « Nous comptons sur la CEDEAO pour que très rapidement le Niger puisse retrouver sa place en son sein.

Il y a urgence pour nous par rapport à la question de l'insécurité sur le terrain mais aussi face à la crise alimentaire que traverse actuellement notre pays », a renchéri la Ministre Nigérienne des Affaires Etrangères, de l'Intégration Africaine et des Nigériens à l'Etranger, Mme Touré Aminata DJIBRILLA MAÏGA. « Nous avons pris acte de vos explications et des actions que vous comptez mettre en oeuvre pour restaurer la démocratie au Niger. Nous ferons rapport à qui de droit. La Commission de la CEDEAO et le Général Abdulsalami ABUBAKAR sont disposés à accompagner le processus de restauration de la démocratie dans votre pays » a laissé entendre le Vice-Président de la Commission de la CEDEAO. Par rapport à la question de la crise alimentaire, M. Jean de Dieu SOMDA a également fait part des bonnes dispositions de la Communauté et invité les autorités nigériennes à saisir officiellement la Commission de la CEDEAO.

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