Cotonou - Benin — Faire le point de la situation sécuritaire actuelle dans l'espace CEDEAO et proposer des mesures idoines pour y faire face. C'est l'objectif principal de la 27ème réunion ordinaire du Comité des Chefs d'Etat-Major de la CEDEAO ouverte ce matin à Cotonou au Bénin.
Au cours de leurs travaux, les Chefs d'Etat-Major de la région vont échanger sur la mise en oeuvre des dispositions de la Convention de la CEDEAO sur les armes légères et de petits calibres, leurs munitions et autres matériels connexes, qui est entrée en vigueur en 2009. Il sera également question, au cours de cette rencontre, de l'examen des documents de l'atelier sur les Systèmes d'Information et de Communication (SIC) de la Force en Attente de la CEDEAO ainsi que de la situation des Forces des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et au Liberia (MINUL). Les participants suivront aussi un exposé sur le Comité des Chefs de Service de Sécurité de la CEDEAO. C'est le Ministre béninois de l'Intérieur qui a ouvert cette rencontre au nom du Ministre d'Etat chargé de la Défense Nationale. « Il n'y a pas de développement possible de notre région sans sécurité, comme il n'y a pas de sécurité sans développement. La situation sécuritaire de notre région nous concerne à plus d'un titre. La paix, tout comme sa soeur jumelle la sécurité, constitue une exigence incontournable de la vie, une condition humaine sine qua non d'existence et de coexistence », a déclaré Armand ZINZINDOHOUE, pour montrer l'importance de cette réunion.
Et cette importance est d'autant plus évidente lorsque la rencontre de Cotonou se tient à un moment crucial où l'aspiration à la paix et à la sécurité devient de plus en plus forte dans un environnement d'instabilité politique, de crise économique, d'insécurité et de défis de toutes sortes dans la région, a souligné M. ZINZINDOHOUE. Auparavant, le point fait par le Commissaire chargé des Affaires Politiques, de la Paix et de la Sécurité de la Commission de la CEDEAO sur la situation sécuritaire actuelle dans la région n'est pas reluisante. « L'absence de conflits armés ouverts de grande envergure ne peut constituer le seul gage de satisfaction, dans la mesure où les quelques mouvements de dissidence armée, qui subsistent tant bien que mal, perturbent la conduite d'activités socio- économiques normales dans notre espace communautaire », a fait remarquer le Colonel Mahamane TOURE. A titre d'exemple, il a évoqué la situation dans la bande sahélo-sahélienne, la crise dans le Delta du Niger, au Nigéria, la reprise des incidents armés en Casamance, au Sénégal, l'arrestation du Premier Ministre, la molestation du Ministre de l'Intérieur ainsi que l'arrestation et la démission forcée du Chef d'Etat-Major Général des Armées par les militaires en Guinée Bissau le 1er Avril 2010. Il n'a pas occulté non plus la situation en Côte-d'Ivoire. « En Côte d'Ivoire, les reports multiples des élections sont sources de préoccupation au sein de la Communauté Internationale.
Les dernières décisions et déclarations de certains acteurs politiques majeurs, malgré les rencontres d'apaisement et de conciliation menées par le Président du Burkina Faso, Médiateur de la CEDEAO avec l'appui des Nations Unies, ont vite fait de remonter les enchères et semer le doute et le trouble dans les esprits quant à la finalisation de la liste électorale et la fixation d'une date pour les élections présidentielles », a conclu le Colonel TOURE. Il a toutefois rappelé l'espoir naissant en Guinée avec la mise en place des dispositions de la Déclaration de Ouagadougou et la nomination au Niger d'un gouvernement de technocrates avec la promesse des autorités d'un retour rapide à l'ordre constitutionnel.