De nombreuses organisations humanitaires ont annoncé avoir commencé à évacuer leur personnel expatrié de certaines régions du Niger en raison du climat d'insécurité ambiant, ont rapporté hier les médias.
Les humanitaires occidentaux, en poste dans les secteurs de Maradi et de Zinder, dans le centre-sud du pays limitrophe du nord du Nigeria, sont en cours d'évacuation dans ces régions très touchées par la sécheresse consécutive aux maigres pluies de l'an dernier. «Je peux confirmer que le Programme alimentaire mondial (PAM) a demandé à son personnel, basé à Maradi et Zinder, de regagner Niamey, la capitale, pour des raisons de sécurité», a déclaré Vigno Hounkanli, porte-parole du Pam, cité par Reuters. D'après deux autres humanitaires s'exprimant sous le sceau de l'anonymat, l'ensemble des agences d'aide de l'ONU et des organisations humanitaires sont en train de retirer leur personnel expatrié de la région par crainte d'enlèvements par des groupes liés à El Qaïda. Cette décision pèse lourdement sur le Sahel car elle risque de compromettre les efforts de lutte contre la crise alimentaire dans cette région minée par la sécheresse. Elle intervient aussi au moment même du lancement par le PAM d'une opération visant à nourrir 670 000 jeunes enfants et leurs familles au Niger, où l'on estime que la faim touche cette année huit millions de personnes.
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