Abuja - Nigeria — « Les Etats membres de la CEDEAO doivent s'assurer de la signature, de la ratification et de la domestication des Traités ainsi que de l'intégration des règles du Droit International Humanitaire dans leurs Politiques, Plans, et Procédures de même que dans les Programmes de formation des Forces Armées et de Sécurité ». C'est l'appel lancé, au nom du Président de la Commission de la CEDEAO, par la Commissaire du Développement Humain et Genre à l'ouverture, ce matin, à Abuja du séminaire sur le thème : « Mise en oeuvre du Droit International Humanitaire sur le plan national : Synergies en développement ».
Dr. Adrienne DIOP a souligné le rôle fondamental que doivent jouer ces Etats dans le Droit International Humanitaire (DIH) pour empêcher l'impunité qui est désormais associée aux hostilités en Afrique de l'Ouest. C'est pourquoi, ils se doivent de faire respecter le DIH comme un élément fondamental de leur culture institutionnelle, car le respect et la conformité avec l'état de droit sont essentiels au maintien de la paix et de la sécurité dans l'espace CEDEAO, a-t-elle souligné. « Je crois fermement que le présent séminaire sera une occasion pour nous de faire le point et constituera également une opportunité pour le développement de nos capacités individue
lles et collectives en vue de la mise en oeuvre du Plan d'Action sur le DIH de la CEDEAO », a conclu la Responsable du Département Développement Humain et Genre de la Commission de la CEDEAO.
Pour le Chef de Délégation du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), ce Plan d'Action offre un cadre idéal pour la ratification stratégique et la domestication des instruments du DIH. Mais en attendant sa mise en oeuvre, ce Plan constitue une étape importante que le présent séminaire va compléter et renforcer, a indiqué M. Zoran Jovanovic. Au cours de ce séminaire, un accent particulier sera mis sur le rôle des Comités Nationaux dans la mise en oeuvre des Traités du DIH.
Ces Comités sont importants parce qu'ils constituent l'affirmation de l'engagement des Etats membres à leurs obligations au titre du DIH. Ils sont également importants dans le renforcement du travail en cours pour mettre les lois nationales en conformité avec les normes internationales, a rappelé M. Zoran Jovanovic. Abondant dans le même sens, le Solliciteur Général de la Fédération et Secrétaire Permanent du Ministère Fédéral de la Justice du Nigéria a informé l'assistance de la création par son pays du Comité National dans la mise en oeuvre des Traités du DIH et des différentes tâches qui lui sont assignées. M. Abdullahi Yola a félicité le CICR pour son soutien aux Etats membres de la CEDEAO dans la mise en oeuvre du DIH.
Le présent séminaire annuel sur la mise en oeuvre du DIH en Afrique de l'Ouest est une activité conjointe entre le CICR et la CEDEAO en faveur de la promotion et de la mise en oeuvre des principaux traités du DIH qui sont soumis pour adoption en Afrique en général et en Afrique de l'Ouest en particulier. Il constitue un creuset pour les Experts des Etats membres de la CEDEAO d'échanger leurs expériences sur les questions préoccupantes de l'heure sur le DIH dans la région. Il met aussi un accent particulier sur la mise en oeuvre du Plan d'action conjoint CEDEAO-CICRC validé au cours du séminaire de 2009.
Ce Plan d'action vise à fournir un cadre pour la ratification stratégique, l'accession et la domestication de tous les instruments du DIH par chaque État membre de la CEDEAO. Le séminaire de cette année vise également à trouver une solution aux problèmes liés au rôle important des Comités Nationaux du DIH dans les États membres et les tendances émergeantes dans le domaine du Contrôle des armes.