Les ministres des finances et les gouverneurs du C-10 examineront les progrès accomplis et l'agenda du développement pour le Sommet du G20 à Séoul

8 Octobre 2010
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

La cinquième réunion des ministres des finances et gouverneurs du C-10 (Comité des dix) se tiendra en marge des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, le 6 octobre 2010, à Washington, DC. Elle sera précédée, la veille, par la deuxième réunion des délégués du C-10.

Le C-10 a reçu des dirigeants africains le mandat d'étudier l'impact de la crise financière sur l'Afrique, d'émettre des avis sur la réponse de l'Afrique et de présenter les perspectives africaines au G20. La réunion de Washington fait suite à la récente réunion ministérielle Corée-Afrique (KOAFEC) tenue en Corée, et a pour but de mettre le développement et l'Afrique au centre de l'agenda du G20 à Séoul. Les thèmes suivants seront abordés aux réunions du C-10 : la relance économique de l'Afrique, la mobilisation des ressources intérieures, et le financement de solutions énergétiques durables en Afrique.

Les décideurs discuteront des perspectives économiques de l'Afrique et de la manière d'entretenir la relance rapide et relativement solide du continent. Avec la persistance des incertitudes sur les perspectives mondiales, les gouvernements africains continuent d'observer, en 2011, des politiques plutôt accommodantes, tout en remettant progressivement le cap sur les objectifs à moyen terme et la consolidation fiscale.

Ã- moyen terme, l'objectif vise le développement et la réduction de la pauvreté par le biais d'une croissance vigoureuse, soutenue et partagée. L'accent des politiques macroéconomiques glisse donc de la recherche d'une faible inflation à la recherche de la croissance. Pour être efficaces, ces politiques doivent s'accompagner de réformes structurelles et de la mise en place de filets de sécurité sociale.

La mobilisation des recettes intérieures demeure essentielle pour la plupart des pays africains, car elle est la source de financement la plus viable des réformes et des autres dépenses de développement à plus long terme. Dans les pays africains à faible revenu, la priorité doit aller au développement du secteur privé comme base de création de revenu, tout en évitant une imposition élevée et complexe, qui constitue un handicap pour l'essor de l'entreprenariat.

L'Afrique devra également mobiliser des ressources supplémentaires, y compris par les investissements extérieurs. En outre, les pays avancés doivent apporter en temps opportun à l'Afrique une aide adéquate et prévisible. Bien qu'il soit difficile de mobiliser l'aide financière en temps de consolidation fiscale et de tension économique dans les pays donateurs, aider l'Afrique à atteindre son potentiel et à devenir un pôle de croissance mondiale va dans le sens des intérêts à plus long terme d'une économie mondiale stable et prospère.

L'immense déficit énergétique de l'Afrique et les ressources naturelles du continent peuvent être considérés comme une occasion d'attirer l'investissement privé, d'accélérer la croissance, et de s'engager sur la voie d'une croissance durable et à faible consommation de carbone. Pour combler le déficit énergétique, une combinaison d'instruments financiers sera nécessaire. Le secteur privé devra être mis à contribution, et de nouvelles sources de financement devront être trouvées. Simultanément, le secteur public a un rôle vital à jouer, tout en faisant intervenir également les ressources privées.

Les perspectives de l'Afrique sont à prendre en compte dans la conception des politiques mondiales et la répartition des fonds mondiaux destinés au financement de l'environnement. Les dirigeants africains ont souligné que l'Afrique doit avoir une plus grande maîtrise sur les ressources fraîches destinées à financer les coûts des solutions d'énergie durable et d'adaptation au changement climatique. Ils ont demandé que 40 % des ressources de l'Accord de Copenhague soient allouées à l'Afrique et gérées par la BAD. En réponse, la BAD est en train de mettre en place le Fonds vert de l'Afrique pour recevoir et gérer ces ressources.

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Moktar Gaouad

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