Abuja - Nigeria — «Les avancées majeures en termes de validation des études nationales PCD et de mise en place des Comités Nationaux PCD confirment à l'évidence un degré élevé d'appropriation du processus de formulation de ce programme de la Région» a rappelé Dr Adrienne Diop, Commissaire de la CEDEAO en charge du Développement Humain et Genre lors de la cérémonie de clôture de la réunion régionale des Comités nationaux PCD et les cellules nationales CEDEAO sur l'état d'avancement du processus de formulation du Programme Communautaire de Développement de la CEDEAO (PCD) tenue les 11 et 12 octobre 2010, à Abuja (Nigeria).
La rencontre qui a regroupé les représentants des Etats membres de la Communauté, de la Société civile, du secteur privé et de la Recherche a insisté sur le fait que l'approche participative et inclusive prônée par le PCD constitue une excellente initiative qui devrait fédérer toutes les énergies en vue de permettre aux Etats membres d'assurer pleinement les missions de sensibilisation, d'impulsion, de formulation, d'encadrement et de validation qui leur sont dévolues dans le cadre du PCD. Aussi, Le retard observé dans certaines phases d'élaboration du PCD devrait être résorbé dans les meilleurs délais de manière à impulser un nouvel élan au processus.
Pour ce faire, des recommandations pertinentes ont été formulées aussi bien à l'endroit des Etats membres qu' en direction de la Commission d'Abuja. Il s'agit essentiellement, pour ce qui concerne les Etats, d'entreprendre toutes les actions nécessaires, et surtout d' d'inclure les Cellules Nationales CEDEAO dans la composition des CN PCD, en vue d'assurer une meilleure appropriation du PCD et son ancrage au niveau national, de finaliser les programmes d'activités des CN-PCD et de formaliser la mise en place des CN- PCD. Aux Etats-membres qui ne l'ont pas encore fait, il a été également demandé de valider les études nationales et d'organiser des ateliers de restitution.
Les Etats membres de la CEDEAO devront, en outre, coordonner et mieux impliquer les divers groupes d'acteurs pour favoriser l'appropriation de la Vision 2020 et la formulation du PCD, améliorer la cohérence et la synergie d'action des bailleurs de fonds des États membres et autres programmes des partenaires au développement, veiller à la cohérence des orientations du PCD avec les initiatives nationales de développement, de coordonner la priorisation des programmes nationaux inscrits dans le PCD ainsi que leurs analyses d'impact et de procéder à la mise à jour régulière des programmes d'actions retenues dans les stratégies de développement nationales ainsi que les bases de données y relatives. Les participants ont aussi interpelé la Commission de la CEDEAO et lui ont demandé d'entreprendre toutes les actions nécessaires pour assurer une meilleure appropriation du PCD et d'assurer à la coordination du PCD un ancrage institutionnel pérenne au niveau de la Commission de la CEDEAO.
La Commission d'Abuja devra aussi renforcer la cohérence et la cohésion des programmes de développement au sein de la CEDEAO et entre ces programmes et ceux initiés par d'autres institutions régionales, et entreprendre les études d'impacts desdits programmes, identifier des politiques prioritaires régionales de croissance économique et les besoins en ressources et veiller à la mise à disposition diligente des ressources financières destinées à la mise en oeuvre des programmes d'activités des CN-PCD.
La rencontre a également beaucoup insisté sur la nécessité pour la CEDEAO de contribuer au renforcement des capacités de la région en planification stratégique et en modélisation et d'actualiser, de diffuser la feuille de route du PCD régional et de poursuivre la formation de tous les acteurs au Modèle T21 en vue de renforcer leurs capacités. C'est pourquoi Dr Adrienne Diop a tenu à affirmer que « La Commission de la CEDEAO réitère sa disponibilité à donner davantage corps à l'étroite collaboration ainsi initiée, étant convaincue que c'est le seul moyen de faire du PCD, et au-delà, de l'ensemble de ses Politiques et Programmes, des Programmes de la région, par notre région et pour notre région ».
Sur le processus de formulation du PCD lui-même, elle a insisté sur le fait que le PCD suit un processus participatif et inclusif et donc un processus responsable, faisant des différents acteurs des parties prenantes mais également comptables dans la formulation du PCD et dans sa réussite future. Et d'ajouter que « Ces avancées vous engagent tout autant à une plus grande implication, donc une plus grande attention au dit processus, en jetant un regard plus critique, plus constructif, dans le but de doter la Région d'un Programme de référence capable d'atteindre les objectifs attachés à la Vision 2020 de notre Communauté ». La réunion régionale s'est beaucoup appesantie sur les éléments de procédures pour l'utilisation des fonds de l'Union Européenne en vue de fournir aux CN- PCD les indications pertinentes pour l'utilisation appropriée du soutien financier approuvé par la Commission en leur faveur.
Pour rappel, lors de la 32e session du Sommet de la CEDEAO tenue en juin 2007, les Chefs d'État et de Gouvernement ont adopté une nouvelle vision dénommée «Vision 2020 de la CEDEAO». Cette vision a pour objectifs principaux d'ici 2020 de faire passer la Communauté d'une «CEDEAO des Etats » à une « CEDEAO des Peuples», de créer un espace communautaire ouest-africain dans lequel les populations vivent dans la dignité et la paix, dans un État de droit et de bonne gouvernance, de parvenir à une région africaine sans frontières, bien intégrée dans le village planétaire et tirant le meilleur profit de la globalisation. En vue de mettre en oeuvre cette vision, les Chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ont demandé à la Commission de la CEDEAO d'élaborer une stratégie régionale de développement intégré appelé Programme Communautaire de Développement (PCD).
La formulation du PCD préconise une approche plus participative, fondée sur les principes d'expérience, de collégialité et de solidarité, de subsidiarité et de cohérence. A cet effet, tous les principaux acteurs étatiques et non étatiques dans tous les États membres sont pleinement impliques dans le processus.