Afrique de l'Ouest: Deuxième édition Prix Abdoulaye Fadiga BCEAO - Deux Sénégalais primés

F. Gouahinga/allAfrica.com
West africa central bank in Dakar BCEAO
25 Novembre 2010

Dakar — Le Sénégal est à l’honneur   pour la deuxième édition du Prix Abdoulaye Fadiga pour la promotion de la recherche économique de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

En effet, l’enseignant chercheur Mamadou Felwine Sarr et le doctorant en Sciences économiques Cheikh Tidiane Ndiaye co-auteurs de l’article intitulé « Asymétrie et convergence   des politiques et chocs budgétaires en zone Uemoa » ont remporté ce 24 novembre   le prix de la 2ème édition en engrangeant une enveloppe de 10 millions de F CFA.

Le prix Abdoulaye Fadiga, du nom du premier gouverneur ivoirien de la Bceao met en compétition tous les deux ans les chercheurs ressortissants des pays membres de l’Uemoa âgés de 45 ans au plus, sur un sujet d’ordre économique, monétaire ou financier présentant un intérêt scientifique avéré pour les Etats membres de l’Organisation bancaire sous régionale. Ainsi, présidant la cérémonie de la 2ème édition, M. Philippe-Henri Dacoury-Tabley, gouverneur de la Bceao est d’avis que l’article « Asymétrie et convergence des politiques et chocs budgétaires en zone Uemoa », apporte une « contribution aux réflexions de la Banque Centrale sur l’efficacité des politiques macroéconomiques mises en œuvre dans une union économique et monétaire ».

Selon le gouverneur de la Bceao, les deux lauréats sénégalais dans leur article analyse « les transmissions des chocs budgétaires dans l’Union » en montrant que « nonobstant l’absence de coordination dans l’élaboration des politiques budgétaires nationales dans l’Uemoa, il y a une convergence de la plupart des variables budgétaires même si cette convergence tend à s’amenuiser dans les dernières années ». Il soutient à ce propos que la convergence des variables budgétaires est d’autant plus indispensable « qu’elle facilite la définition et la mise en œuvre d’une policy-mix, c’est-à-dire une combinaison des politiques budgétaire et monétaire, favorable à la croissance et à l’emploi ». En outre, il souligne que les résultats de l’article primé « revêtent une importance particulière » pour sa structure. De l’avis de M. Dacoury-Tabley, les impacts des politiques budgétaires et leurs mises en œuvre se « ressentent sur l’efficacité de la politique monétaire ». Ainsi, il indique « qu’une meilleure compréhension des effets des politiques budgétaires menées dans notre zone, participe à une meilleure définition de la politique monétaire de la Bceao ». Le gouverneur de la Bceao a invité les lauréats à ne pas s’arrêter en si bon chemin et à poursuivre leurs travaux de recherche en « vue d’apporter une contribution encore plus grande au renforcement de l’efficacité des politiques économiques dans l’Union ». Pour sa part, Mamadou Felwine Sarr, un des lauréats du prix a lancé un appel aux autorités des Etats membres de la Bceao à « accentuer leurs efforts pour soutenir la recherche ».

Une deuxième édition avec de nouveaux paramètres

Durant son adresse, le gouverneur de la Bceao n’a pas manqué de souligner que l’expérience acquise avec la 1ère édition du prix, a permis de faire quelques aménagements pour la 2ème édition. Selon M. Dacoury-Tabley, au titre du règlement du prix, l’amendement a porté sur la suppression de la restriction du nombre de candidats, initialement fixé à deux au maximum en cas de candidature conjointe. Par ailleurs, il renseigne que dans le but de circonscrire les thèmes à aborder par les candidats, « les sujets privilégiés ont porté sur les questions relatives à l’appartenance à une Union monétaire comme l’Uemoa et à la problématique du développement du secteur financier dans les économies de la zone ».

Sur un autre registre, le gouverneur de la Bceao a campé le contexte dans lequel se tient cette deuxième édition du prix Abdoulaye Fadiga. « Les effets de la crise financière ne sont pas tout à fait circonscrits, et les conséquences macroéconomiques et financières et leurs persistances temporelles sont encore difficiles à évaluer du fait de la complexité des phénomènes subséquents », argumente M. Dacoury-Tabley. Par ailleurs, il a évoqué l’adoption de la réforme institutionnelle de l’Uemoa et de la Bceao et son entrée en vigueur depuis le 1er avril 2010, qui accroît les exigences de la Banque Centrale en termes d’indépendance et de crédibilité. Le gouverneur de la Bceao pour finir a invité les chercheurs ressortissants des pays de l’Union à participer massivement à la troisième édition du prix prévue en 2012 et qui « revêtira un cachet particulier car coïncidant avec le 50ème anniversaire de la Banque Centrale ».

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