Gbagbo aura réussi la prouesse de retourner sa défaite électorale annoncée par la Commission électorale indépendante (CEI) en sa faveur. Fort d'un Conseil constitutionnel acquis, il ne lui a pas été difficile d'annuler le vote de neuf département du Nord du pays pour se retrouver finalement gagnant de la présidentielle. Stratégie politicienne à laquelle a répliqué Alassane Ouattara, en s'investissant lui aussi président de la Côte d'Ivoire. Résultat: les deux hommes et leurs partisans compromettent désormais la sortie de crise dans un pays qui revient ainsi au point de départ.
En réussissant par ailleurs à braquer une partie de la communauté internationale contre lui, Laurent Koudou Gbagbo se retrouve dans sa posture favorite, celle de se présenter comme «le patriote» face à son meilleur ennemi Alassane Dramane Ouattara considéré à tort ou à raison comme «le candidat de l'étranger». Et nous voilà reparti pour une nouvelle escalade de violences et de palabres sur les bords de la lagune Ebrié. Plus que divisée par une élection qui était supposée la sortir de...la division, la Côte d'Ivoire est plus que jamais au bord de l'implosion.
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