Les Etats-Unis ont annoncé mardi des restrictions de visas à Laurent Gbagbo, son gouvernement, sa famille et d'autres personnalités proches du régime afin d'accentuer les pressions pour son départ du pouvoir.
Gbagbo, environ 30 membres de son gouvernement et leurs familles et proches sont interdits de séjour aux Etats-Unis, et ceux qui y sont actuellement doivent quitter ou faire face à la déportation a indiqué William Fitzgerald, le sous-secrétaire d'Etat américain adjoint aux Affaires africaines lors d'une conférence téléphonique mardi. Ces restrictions concernent également leurs enfants qui étudient aux Etats-Unis.
Fitzgerald a indiqué aussi que les Etats-Unis examinent le statut des diplomates ivoiriens aux Etats-Unis.
Ces dernières mesures viennent après les sanctions déjà appliquées à Gbagbo et à son gouvernement par l'Union Européenne après son refus de quitter le pouvoir. La communauté internationale et les Nations Unies reconnaissent Alassane Ouattara en tant que légitiment élu des élections de novembre.
«Gbagbo doit partir et céder le pouvoir à Ouattara» a dit Fitzgerald.
Ouattara et Gbagbo ont formé des gouvernements rivaux. «La situation est très dangereuse» Fitzgerald a indiqué. «La pression va augmenter dans les prochaines semaines.»
Les sanctions ont déjà commencé à avoir un effet sur le gouvernement de Gbagbo a t-il dit notant des «fissures» et «un faible appui (pour Gbagbo) de jour en jour.»
Un conseiller supérieur de Gbagbo a indiqué que les sanctions sont «une menace» pour la Côte d'Ivoire mais son ministre de l'Intérieur a dit à RFI que les mesures « lui font rire.»
Fitzgerald a dit que la CEDEAO (communauté économique des états d'Afrique occidentale était) pourrait prendre de nouvelles mesures contre le gouvernement de Gbagbo, y compris des sanctions commerciales et économiques lors de sa rencontre de vendredi prochain.
«Toutes les options sont ouvertes pour les Etats-Unis, les pays africains et européens» a t-il ajouté y compris même de nature militaire. Mais selon lui il était peu probable que les troupes des États-Unis participent si cette option était prise et peut être une force africaine était plus envisageable.
Plus de 50 personnes ont été tuées depuis le jeudi passé où les pro-Ouattara se sont opposés aux forces de sécurité de Gbagbo selon le haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme Navi Pillay. Il avertit que des milices pro-Gbagbo enlevaient des centaines de personnes et effectuaient des massacres.
Gbagbo avait demandé le retrait des 10.000 soldats de la paix de l'ONU, y compris ceux qui protégés Ouattara. Les Nations Unies indiquent que les forces de Gbagbo avaient bloqué la nourriture, le carburant et l'eau à l'hôtel Golf, et les employés de l'ONU étaient harcelés dans leurs maisons.
La Côte d'Ivoire a combattu une brève guerre civile qui a divisé le pays entre le nord et le sud. Cette guerre s'est terminée en 2005 mais les craintes de reprise du conflit pourraient amener des centaines d'ivoiriens à fuir vers le Libéria et la Guinée.