Ca y est ! Laurent Koudou Gbagbo, le célèbre boulanger d'Abidjan, a encore roulé un de ses nombreux interlocuteurs dans la farine. Comme tant d'autres, il s'agit d'un gros morceau : Raila Odinga, Premier ministre kényan, mais surtout émissaire de l'Union africaine (UA). Il s'en est retourné chez lui, déçu de sa mission : Gbagbo n'a cédé en rien. Narguant la communauté internationale comme d'habitude, le président ivoirien sortant passe le temps à se dire ouvert au dialogue avec ses adversaires, tout en se montrant hermétique aux propositions de sortie de crise. Il ne laisse guère de choix à la communauté internationale. Celle-ci finira, bon gré mal gré, par intervenir militairement.
En effet, depuis le début de la semaine, les chefs d'état-major de la CEDEAO se sont réunis à Bamako. Lors de cette 28e session, ils examineront l'éventualité d'une opération militaire pour contraindre Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. Sur ce point en particulier, le président du comité des chefs d'état-major de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le général d'aviation, Oluseyi Petinrin, se veut catégorique : "Nous irons militairement en Côte d'Ivoire si l'on n'arrive pas par des moyens pacifiques à obtenir ce que le monde entier veut, ce que tous les pays de la CEDEAO veulent". De son côté, le général Mahamane Touré, commissaire à la Paix et à la Sécurité de la CEDEAO, se montre lui aussi très ferme sur la question : "Il y a un président qui a été élu et reconnu. Le problème maintenant est de savoir comment faire pour qu'il exerce". Selon toute vraisemblance, les militaires sont prêts. Une détermination qui tranche d'avec les hésitations des décideurs politiques. D'après nos confrères de Radio France Internationale (RFI), une éventuelle opération militaire inclurait un plan de protection des populations civiles. Les troupes appelées à intervenir pourraient venir de plusieurs pays, principalement le Nigeria, le Sénégal, le Burkina et le Mali. Dans le cadre de cette intervention militaire, un mémorandum pourrait alors être signé avec l'Organisation des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).
...