Les manifestations hostiles au régime de Moubarak en Egypte prennent de plus en plus l'allure de «la révolution du Jasmin» qui a ébranlé l'ancienne dictature de Ben Ali, et ce, après vingt-trois ans de règne sans partage. Entamées mardi, les manifestations étaient loin de s'arrêter hier en dépit de leur interdiction par les autorités égyptiennes. Défiant ces dernières, les organisateurs de la contestation ont ainsi appelé à de nouveaux rassemblements pour la journée d'hier. «Aucun acte de provocation, rassemblement de protestation, marche ou manifestation ne sera permis», avait pourtant averti le ministère de l'Intérieur. Un quatrième décès a été enregistré hier, rapporte l'AFP. Il s'agit d'un habitant de Suez ayant reçu des balles la veille à Suez, à une centaine de kilomètres à l'est du Caire. Le «Mouvement du 6 avril», un groupe de militants pro-démocratie, a annoncé dans son appel de nouveaux rassemblements dans le centre du Caire «pour demander le droit de vivre, la liberté et la dignité», selon l'AFP.
Des militants, très actifs auprès des jeunes via les réseaux sociaux sur Internet, ont indiqué à l'AFP qu'ils ne tiendraient pas compte de cet avertissement et que des rassemblements pourraient aussi avoir lieu à nouveau en province, démontrant ainsi leur détermination à en finir avec l'autoritarisme de Moubarak, 82 ans. Aussi les slogans ayant ponctué ces manifestations sont-ils essentiellement dirigés vers le Président actuel, auquel la foule signifie on ne peut plus clairement le départ : «Moubarak dégage !» ; «Moubarak out !» En prévision de ces nouvelles actions, une forte présence policière a été constatée hier dans les rues du Caire et de Gizeh, selon la même source. Quelque 200 personnes ont été arrêtées mardi lors des manifestations, selon les services de sécurité, informe l'AFP qui rapporte les écrits de la presse égyptienne indépendante, dont les grosses manchettes étaient consacrées hier aux imposantes marches pour la dignité et contre la pauvreté, le chômage, l'inflation et la corruption.
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