Abuja — La Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a accueilli avec horreur la nouvelle du massacre de civils commis le 29 mars 2011 à Duékoué et ses environs, dans la région Ouest de Côte d'ivoire. Elle condamne avec la dernière énergie cet acte ignoble et tient à déclarer qu'elle apportera tout son soutien à toute action visant à amener en temps opportun les auteurs de ce massacre devant la justice.
Dans ce cadre, la Commission accueille avec satisfaction l'engagement pris par le Président élu de Côte d'Ivoire, Mr. Alassane Ouattara, d'ordonner une enquête sur cet incident grave ainsi que l'appel qu'il a lancé au Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies, l'invitant à accélérer la mise en œuvre des décisions contenues dans la Résolution A/HRC/16/25 du Conseil, en commanditant sans délai une enquête sur les violations des droits humains commises en Côte d'Ivoire. Par ailleurs, la Commission de la CEDEAO s'indigne de l'utilisation de civils désarmés comme boucliers humains dans les zones de conflit et réaffirme que tous ceux qui seront coupables d'avoir exposé inutilement les vies de civils innocents au danger, auront à répondre de leurs actes.
La Commission est convaincue que la seule voie de sortie de cette crise affreuse dans laquelle se trouve plongé le pays, demeure l'acceptation sans condition par le Président sortant , Mr. Laurent Gbagbo, du verdict rendu par ses compatriotes à l'occasion de l'élection présidentielle du 28 novembre 2010, verdict reconnu par la communauté internationale, dans son écrasante majorité.
La Commission de la CEDEAO engage vivement et encore une fois Mr. Gbagbo à tenir compte de l'intérêt supérieur de la Nation ivoirienne ainsi que du nombre intolérable de morts, des destructions ainsi que des souffrances cruelles infligées aux populations, et cède le pouvoir immédiatement. A cet égard, la Commission est disposée à faire en sorte que soient respectées les dispositions prévues par la Résolution en date du 10 mars 2011 du Conseil de paix et de Sécurité de l'Union africaine, pour permettre à M. Gbagbo de partir dans la dignité et la sécurité.