Dakar - Senegal — « Cette Stratégie, adoptée en 2008 par la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) reste un instrument déterminant dans la lutte contre la pauvreté et la promotion des économies de la sous-région », a estimé le Premier Ministre Sénégalais, Me Souleymane Ndéné NDIAYE.
Le Chef du Gouvernement Sénégalais s'exprimait lors du lancement ce matin à Dakar de la campagne d'internationalisation de cette Stratégie, initiée conjointement par la CEDEAO et l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Me NDIAYE a loué cette initiative commune des deux Institutions communautaires qui vise, selon lui, à traduire de manière concrète la Vision 2020 de la CEDEAO largement inspirée des Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Saluant l'appui des partenaires à sa réalisation, en particulier la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement, Me NDIAYE a insisté sur la nécessaire implication de tous les acteurs pour garantir une bonne mise en oeuvre de cette Stratégie. «Quelle que soit la pertinence de nos stratégies, l'éradication de la pauvreté ne saurait se réaliser sans une forte mobilisation des populations», a-t-il soutenu.
Abondant dans le même sens, le Président de la Commission de la CEDEAO, l'Ambassadeur James Victor GBEHO, a rappelé que pour passer de la CEDEAO des Etats à la CEDEAO des Peuples, il faut que les populations s'approprient les politiques élaborées. Un pas important vers l'avènement d'une CEDEAO avec des populations prospères, serait, a-t-il fait remarquer, d'assurer l'appropriation du processus d'intégration par ces populations. « Celles-ci ne peuvent cependant s'approprier le processus que si elles sont bien informées des programmes de la Communauté et sont dotées de moyens de rétroagir », a laissé entendre le Président de la Commission de la CEDEAO.
L'Ambassadeur James Victor GBEHO, qui a présidé les débats ayant suivi la présentation de la Stratégie, a souligné que la réussie de cette Stratégie, dépendra, en grande partie, de la disponibilité de ressources, notamment financières, pour mettre à disposition le matériel et les ressources humaines nécessaires à l'exécution des programmes et projets qui y sont énoncés. « Les estimations modérées portent le coût total des programmes prévus dans le cadre de cette Stratégie à 15 milliards de dollars américains environ, dont seuls 3,7 milliards ont été obtenus, ce qui laisse un déficit énorme », a précisé M. GBEHO.
Auparavant, le Commissaire aux Politiques Economiques et à la Fiscalité Intérieure de la Commission de l'UEMOA, M. El Hadj Abdou SAKHO, a plaidé pour la réussite de la phase de mise en oeuvre de cette Stratégie. Quant à la Représentante Résidente Régionale de la Banque Africaine de Développement, Mme Leïla MOKADDEM, elle a réitéré l'engagement de son Institution à poursuivre son partenariat avec la CEDEAO et son appui dans la mise en oeuvre de son agenda d'intégration régionale.
A l'issue de la cérémonie de lancement, l'assistance a suivi deux communications : la première, présentée par le Professeur Lambert N'Galadjo BAMBA, Commissaire chargé des Politiques Macroéconomiques à la Commission de la CEDEAO, a porté sur l'état des lieux de la pauvreté en Afrique de l'Ouest ainsi que sur les objectifs, les priorités, la structure, l'opérationnalisation et la mise en oeuvre du document de Stratégie Régionale de Réduction de la Pauvreté en Afrique de l'Ouest.
Quant à la seconde communication, relative à la Stratégie de Réduction de la Pauvreté au Sénégal, elle a été présentée par M. Thierno Seydou NIANE, Chef de l'Unité de Coordination et de Suivi de la Politique Economique du Sénégal. La Stratégie Régionale de Réduction de la Pauvreté en Afrique de l'Ouest, faut- il le rappeler, a pour but de trouver une réponse efficace à l'émergence d'un nombre croissant de problématiques transfrontalières et de défis transnationaux tels que les conflits, les maladies infectieuses (VIH Sida) et le paludisme que connait la région Ouest Africaine.