Afrique: Trois premières dames plaident pour une amélioration de l'accès des jeunes à la contraception

9 Décembre 2011

Les trois premières dames de la Namibie, du Mozambique et du Sénégal ont promis un appui et un soutien constants aux programmes de santé de la reproduction lors d'un dialogue politique organisé en marge de la deuxième Conférence Internationale sur la Planification Familiale (CIPF), tenue à Dakar.

Ces trois Premières Dames africaines engagées dans la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile auparavant ont plaidé ensemble pour une «amélioration de l'accès des jeunes aux moyens de contraception et de planning familial».Au cours de cette session organisée par la Fédération Internationale pour la Planification Familiale (IPPF), le Réseau des Femmes Leaders d'Afrique (AWLN) et le Fonds pour le Développement de la Femme Africaine (AWDF) et en présence d'une cinquantaine de jeunes africains, la Première Dame du Mozambique, Mme Maria, da Luz Guebuza a indiqué que « son pays a pendant longtemps lié la planification familiale à la santé de la femme et de l'enfant alors que le temps a montré que les efforts d'interventions vont au-delà de la santé de cette couche».

Selon elle, la participation des mozambicains au programme de santé de la reproduction reste faible alors que le planning familiale est introduit  dans le paquet de services de santé depuis 1977.

En retraçant les péripéties qui ont jalonné ce combat, elle a déploré comme les statistiques nationales le montrent que seuls 36 pour cent de la population ont accès aux services de santé dans un rayon de 30 minutes de leurs résidences pour une population dont les femmes représentent 53 pour cent et ceux en âge de virginité près de 24,9 pour cent.Cette situation préoccupante ou  83,8  pour cent des femmes âgées de 15 à 49 ans n'utilisent qu'une seule méthode de contraception a amené le gouvernement à établir  une stratégie en vue de répondre aux besoins des services de santé de 47 pour cent en 2003 à 70 pour cent en 2015 a-t-elle indiqué.En effet dira-t'elle que depuis la «Conférence de Caire la mise en œuvre des recommandations est en deçà de ce qui est désiré ».

Pour Madame Penehupifo Pohamba, Première Dame de la Namibie, « il faut être proactif et prendre à bras le corps les défis auxquels sont confrontés les jeunes du continent ». Elle a appelé à un accès inconditionnel dans les centres de services pour les jeunes comme c'est le cas dans son pays où « cette initiative en faisant l'objet d'attention particulière, commence à porter ses fruits » a t-elle soutenu.
Elle s'est particulièrement appesantie sur les conditions de travail très difficiles des prestataires de services. Elle dira que « cela a un impact sur leur capacité à fournir un travail adéquat » avant de demander à nos décideurs politiques de traduire en actes la déclaration d'Abuja en matière de la santé reproductive. Elle a surtout mis l'accent sur le rôle leader que devrait jouer l'Afrique dans les questions de planification et de santé reproductive pour les jeunes.

La Première Dame du Sénégal, Madame Viviane Wade a pour sa part  rappelé « l'importance du thème de la session puisque mettant en exergue la prise en compte effective et complexe des jeunes dans les politiques de santé, en particulier la santé sexuelle et reproductive ». Faisant observer que les jeunes sont le pilier central du développement, elle a émis l'espoir de voir cette couche sociale faire l'objet d'attention particulière au Sénégal où 55 pour cent des adolescents âgés de 15 à 19 ans sont sexuellement actifs. Elle a indiqué que ce contexte d'urbanisation  croissante avec une insuffisance des connaissances sur la santé de reproduction, une faible disponibilité de supports adaptés,  une capacité faible d'offres de services, un personnel de santé mal préparé, « les jeunes font  les frais des défaillances structurelles et de l'insuffisance financière des services de santé ».

Elle a proposé de se focaliser plus sur l'« l'accès des jeunes aux services de santé » qui selon elle est une condition sine qua non pour  atteindre les Objectifs du millénaire pour le Développement (OMD) car 55 pour cent des grossesses surviennent avant l'âge de 19 ans avec toutes les complications que cela implique. Mais aussi palier le faible recours à la contraception (4,7 pour cent de couverture) chez les jeunes de 15 à 19 ans et les pratiques d'avortement à risque des adolescentes, la forte exposition au VIH/Sida, ( taux de dépistage de 4 pour cent chez les garçons contre 2 pour cent chez les filles) a-t-elle conclu.

Les débat, qui ont ponctué cette rencontre ont été agrémenté par une série de recommandations, portant entre autres, sur  l'implication des communautés de base et la participation des privés à travers des partenariats et le renforcement des systèmes ainsi que l'augmentation de l'accès à l'information et au soins de santé pour promouvoir une plus grande adhésion publics et privés.

D'autres intervenants ont également souligné cette nécessité des jeunes à accéder aux moyens de contraception et de planning familiale. Il s'agit de  Stephen O'Brien, sous-secrétaire d'Etat du Royaume-Uni , Noraga Izaba, membre du bureau IPPF/Afrique,   Tewedros Melesse, Directeur de la Fédération Internationale pour la Planification Familiale (IPPF), de Fatime Deme, Présidente du Réseau des Femmes Leaders d'Afrique (AWLN) en présence du Ministre Sénégalais de la Santé, Modou Diagne Fada.

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