Dans le cadre de son programme de « villagisation », le gouvernement éthiopien est en train de déplacer de force environ 70 000 personnes appartenant à des groupes de population autochtones de la région de Gambela, dans l'ouest du pays. Ces personnes sont réinstallées dans de nouveaux villages où la nourriture, les terres arables et les services de santé et d'éducation adaptés font défaut, a affirmé Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui. Les forces de sécurité de l'État ont à de nombreuses reprises fait subir des menaces, agressions et arrestations arbitraires aux villageois qui s'opposaient à leur déplacement forcé.
Le rapport, intitulé Waiting Here for Death": Forced Displacement and 'Villagization' in Ethiopia's Gambella Region (« "On attend la mort ici": Déplacements forcés et "villagisation"dans la région de Gambela en Éthiopie »), analyse la première année du programme de villagisation à Gambela. Il expose en détails la nature involontaire des transferts, la perte des moyens de subsistance, la détérioration de la situation alimentaire, et les violations actuellement perpétrées par les forces armées à l'encontre des personnes concernées. La plupart des zones où vivaient les populations actuellement déplacées ont vocation à être mises en location par le gouvernement, au profit d'un développement agricole commercial.
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