Sénégal: Manifestations contre la candidature de Wade à Dakar - Un policier succombe à ses blessures

28 Janvier 2012

Les affrontements entre les forces de l'ordre sénégalaises et les manifestants contre la candidature du président actuel, Me Abdoulaye Wade à la présidentielle du 26 Février 2012 a enregistré un mort du côté des forces de l'ordre. Une radio privée (Sud Fm) qui donne l'information a cité une source policière.  

Un policier a perdu la vie dans les affrontements qui ont suivi la validation de la candidature du président Sénégalais, Me Abdoulaye Wade, dans la nuit de ce vendredi 27 janvier. L'incident est survenu à la place de l'Obélisque d'où sont parties les manifestations. Ce qui replonge le Sénégal dans la violence politique.

Dès l'annonce, aux environs de 21 h, de la validité de la candidature du Président Abdoulaye pour l'élection présidentielle du 26 Février 2012, des populations, en majorité des jeunes, sont sorties dans les rues de Dakar et dans les capitales régionales. Les partis de l'opposition, des organisations de la société civile et Mouvements Citoyens notamment « Y en a Marre » (une organisation de rappeurs, journalistes, étudiants, chômeurs…) qui avaient promis de se faire entendre, si toutefois la candidature du Président Abdoulaye Wade, venait à être validée, ont mis leur menace à exécution. Des milliers de militants, accompagnés de leurs leaders, sont descendus dans la rue pour montrer leur mécontentement.

La tension était perceptible depuis la matinée où tous les opposants de Wade réunis au sein du M23 (Mouvement du 23 Juin) s'étaient donnés rendez-vous à la Place de l'Obélisque (Dakar) qui accueille le défilé habituelle de la fête de l'indépendance. Chose qui n'a pas été aisée avec la détermination des forces de l'ordre, armées jusqu'aux dents, qui ont tenu urbi et orbi à leur barrer la route. Depuis un certain temps, l'alerte était au maximum dans les casernes de Gendarmerie et de Police.

Des pneus étaient allumés dans presque toutes les artères de Dakar. Il s'en est suivi une course poursuite entre manifestants et forces de l'ordre. Un méli mélo qui a vu des journalistes et militants de partis d'opposition tabassés à la Place de l'Obélisque (Dakar). Les manifestants ont riposté par des jets de pierres, de projectiles et autres objets qui étaient à leur disposition. Des boutiques de chinois établies sur les allées du Centenaire (Dakar) ont pris feu. Des informations ont fait également état d'un policier gravement blessé à coup de brique, au moment où les radios de la place qui diffusaient en direct les événements faisaient aussi état des manifestations dans les principales capitales régionales du pays.

La situation est d'autant plus tendue que le président de la République a été obligé de parler sur la Rts1 (Télévision nationale) pour lancer un appel au calme. Il a invité s es opposants qui contestent sa candidature « sur des bases légères », selon lui, à accepter le verdict rendu par le Conseil constitutionnel et « que tout le monde aille aux élections ». « Arrêtons les manifestations d'humeur qui ne conduisent à rien. La campagne électorale va être ouverte. Il n'y aura pas de restriction des libertés » , a-t-il lancé.

Revenant sur la décision du Conseil constitutionnel, le Président de la République a affirmé : «  je ne me suis jamais attendu à autre chose que le droit ; le droit a été dit. Je ne suis pas surpris (par cette décision). Moi-même juriste, je savais que le Conseil constitutionnel allait dire le droit » .

Dans un communiqué repris par l'Agence de Presse Sénégalaise (APS) l'Union Européenne (UE) fait savoir qu'elle « suit avec attention le déroulement du processus électoral et a pris acte de la publication, par le Conseil Constitutionnel, de la liste des candidats au scrutin présidentiel ». Par ailleurs, l'UE invite tous les candidats « contestant le bien-fondé de cette décision à user des voies de recours prévues par la législation électorale et appelle toutes les forces politiques à éviter toute décision et acte de violence de nature à nuire à l'exercice du droit de vote des citoyens sénégalais dans le respect des échéances prévues, et à maintenir un climat de paix ». Même son de cloche pour les Etats-Unis qui, à travers un communiqué de son ambassade à Dakar, repris toujours par l'APS, « appelle tous les Sénégalais à respecter la décision du Conseil Constitutionnel après la publication de la liste des candidats à la présidentielle 26 février ».

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