Sénégal: Encore un mort dans les manifestations contre la candidature du président Wade

Forum Social Mondial
31 Janvier 2012

Dakar — Un mort de plus dans les manifestations contre la validation de la candidature du Président sénégalais, Abdoulaye Wade. Un jeune homme d'une trentaine d'années qui a été heurté par un char de la police a succombé à ses blessures suite à son évacuation dans une structure sanitaire.

La liste des personnes tuées dans les affrontements contre la validation de la candidature du Président Abdoulaye Wade par le Conseil constitutionnel du Sénégal, s'allonge. Un jeune garçon d'une trentaine d'années a trouvé la mort lors de la manifestation organisée ce mardi 31 janvier 2012 à Dakar par le M23 (Mouvement initiateur, depuis le 23 Juin, de la lutte contre un troisième mandat de Abdoulaye Wade à l'élection présidentielle du 26 Février 2012). Les radios privées qui ont donné l'information ont cité une source médicale de  Suma Assistance, structure où a été évacuée la victime. Selon elles, le jeune homme a été heurté par un véhicule de la police qui a foncé sur la foule. Un acte que le Pr El Hadj Niang (médecin et président d'une association de consommateurs) qui intervenait sur une radio privée de la place juge comme un acte « criminel ». A en croire le professeur, « au moment où j'évacuais une jeune fille de 30 ans qui a reçu une balle à la jambe j'ai vu des policiers tirer sur l'ambulance médicalisée ».

Le décès du jeune homme est survenu au terme du rassemblement du M23 à la Place de l'Obélisque qui a mobilisé un millier de Sénégalais venus manifester leur désapprobation à la participation de Me Wade à la prochaine présidentielle sénégalaise.
La manifestation qui se voulait pacifique était autorisée par le ministère de l'Intérieur et avait enregistré la présence de la majorité des leaders politiques dont la candidature à la prochaine présidentielle sénégalaise est validée et d'autres qui sont contre la candidature du chef de l'Etat sénégalais.

Les manifestants dont une majorité de personnes en âge de voter, commençaient à se disperser aux environs de 19 h. Les choses ont tourné au vinaigre aux environs de 19 h 20 mn, lorsque des jeunes, très déterminés à marcher vers le Palais, se sont heurtés à une forte présence policière. Il s'en est suivi des échanges de pierres et de gaz lacrymogène. La manifestation a été dispersée par les forces de l'ordre qui étaient armées jusqu'aux dents. Dans la même foulée, une jeune vendeuse  a reçu une balle à blanc à la jambe. Des radios de la place ont fait état des candidats à la prochaine présidentielle comme Moustapha Niass de la Coalition Bennoo Sigguil Senegal, de Ousmane Tanor Dieng de Benno ak Tanor et de Cheikh Bamba Dièye qui auraient été brutalisés par des hommes en tenue. Moustapha Niass qui est intervenu sur la Radio RFM, a, lui, condamné l'attitude des policiers qui, selon lui, « n'est que manœuvre du président Wade qui instrumentalise les forces de l'ordre et abuse de ses pouvoirs ».

La veille déjà, le lundi 30 janvier 2012, à Podor (490 kilomètres de Dakar), deux personnes ont été tuées lors d'une manifestation du Mouvement Y'En A Marre, partie prenante dans la lutte contre la candidature du Président Wade. Un peu plus tôt, c'est un jeune policier d'une vingtaine d'années qui avait succombé à ses blessures le vendredi 27 janvier 2012, lors des manifestations ayant suivi la publication de la liste des candidats admis à  briguer le suffrage des Sénégalais, le 26 février 2012. Ce qui porte à quatre le nombre de personnes tuées dans les violences enregistrées depuis l'annonce, par le Conseil constitutionnel, de la validité de la candidature du Président Abdoulaye Wade.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.