Un cabinet d'avocats basé à Atlanta qui travaille avec des agences du gouvernement américain à Washington aide le président sénégalais, Abdoulaye Wade, dans son projet controversé de briguer un troisième mandat à la tête du pays.
Des manifestations se sont déroulées à Dakar, la capitale, après la décision prise le week-end dernier par le Conseil constitutionnel de valider la candidature de M. Wade pour l'élection présidentielle du 26 février, soulignant que la limitation du mandat a été introduite après sa première élection.
La Constitution a été adoptée après l'élection de 2000 remportée par l'ancien leader de l'opposition pour un mandat de sept ans. Il a été réélu en 2007 sous la nouvelle Constitution pour un mandat de cinq ans. Selon la Conseil constitutionnel, la limitation du mandat ne lui est pas applicable.
Les manifestations de protestations ont déjà fait quatre morts, dont un policier, et plusieurs blessés.
McKenna Long & Aldridge LLP, un cabinet de 475 avocats et conseillers en politique publique, a été engagé pour «trouver un argument juridique» au troisième mandat et «aider au développement d'un plan» pouvant amener des responsables du gouvernement américain et des membres du Congrès à le soutenir. Le cabinet a demandé 100.000 dollars américains de frais fixes, 50.000 dollars pour «pour l'élaboration et l'écriture» d'un Livre blanc et plus de 50.000 dollars d'honoraires mensuels.
Les termes ont été indiqués dans une lettre, datée du 10 octobre, adressée au président Wade par Thurbert Baker, le partenaire de McKenna, qui a été le procureur général de la Géorgie pendant 13 ans. Il est le premier Africain-Américain à occuper ce poste et a été candidat malheureux au poste de gouverneur en 2009.
Selon M. Baker, «une équipes d'avocats professionnels» vont analyser «le droit de Wade à briguer un troisième mandat, «publier un Livre blanc» et développeront «un accord sur le plan» pour présenter les résultats aux Etats-Unis et au Sénégal. La lettre était contenue dans une déclaration d'enregistrement déposée, par le cabinet, au Département américain de la Justice sous le Foreign Agents Act.
Le client désigné est la République du Sénégal, ce qui fait d'elle la responsable présumée du payement des coûts de cette bataille juridique qui pourrait favoriser le président sortant sur ses adversaires à l'élection présidentielle.
En plus de Baker, le cabinet comprend l'ancien gouverneur de la Géorgie, Zell Miller, qui avait d'abord nommé Baker au poste de procureur général, ainsi que Howard Dean, un ancien candidat aux primaires démocrates et ancien gouverneur de Vermont.