Sénégal: Scrutin du 26 février - La maturité citoyenne !

Au total, 5.080.294 Sénégalais sont inscrits sur les listes électorales.
26 Février 2012

A la turbulente campagne électorale où la violence avait défrayé la chronique, les électeurs ont répondu par la maturité. En toute sérénité et par une grande mobilisation, les Sénégalais ont accompli leur devoir citoyen, ce 26 février. Ils élisent un nouveau président de la République.

De longues files d'électeurs occupent  la cour de l'école Biscuiterie. En rang serré, les uns discutent à voix basse, les autres ont l'oreille collée aux postes radio. En cette matinée dominicale, les personnes âgées constituent la  grande attraction. Puis suivent les jeunes qui bravent le chaud soleil de midi. Ici, le scrutin se déroule bien, aucun incident n'est signalé. Le seul hic reste l'absence de certains mandataires des partis politiques dans les bureaux. Souvent, c'est la moitié des candidats qui ont des représentants dans ce centre de vote de Grand-Dakar. Comme Dakar, les autres régions du Sénégal se sont mobilisées pour faire leur devoir citoyen. En masse. Le défi de la mobilisation a été atteint en attendant celui de la transparence.

Cependant des cas de fraudes à Nioro (Kaolack), de doublons à Diourbel et Touba et des retards dans le démarrage du vote sont notés. L'absence d'un membre du bureau de vote, de bulletins de candidats, ont çà et là retardé le scrutin. Et au fur et à mesure que l'heure avance, les hics s'enchaînent. Des nervis font des tournées dans les rues de Dakar, Thiès et Kaolack. Dans la capitale du Saloum, huit personnes appartenant à la garde rapprochée d'Ousseynou Goumbala, responsable libéral d'après Walftv ont été arrêtés par la police. A Rufisque, aussi, des hommes en possession d'armes blanches ont été pris par les forces de l'ordre.

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A Touba, deux bureaux de vote du centre de l'Université d'Al Ahzar ont été saccagés. Des heurts entre militants ont émaillé le vote à Thiès et à Touba. Des fraudes ont été démasquées  à Nioro où deux jeunes ont voté à Paos Koto en tant que mandataire et à Dinguiray. Des cas d'achat de cartes aussi sont signalés à Tambacounda, Dakar (banlieue, Mbao)… Quelle est la proportion de la fraude ? La Commission électorale nationale autonome y répondra sans doute dans les heures à venir!

Autre fait marquant, à Point E, le président sortant, Me Abdoulaye Wade est resté aphone.  Victime de huées de ses détracteurs, le candidat des Fal 2012 n'a pas fait de déclaration sur le déroulement du scrutin. Ses détracteurs ont noyé les applaudissements de ses partisans. «C'est un signe de la démocratie», commente sa fille, Syndiéli Wade.

Pendant ce temps, quelques adversaires de Wade se confient au micro de la presse. Moustapha Niasse espère que «les Sénégalais feront le bon choix.» Idrissa Seck  signale qu'«une nouvelle ère va s'ouvrir pour le Sénégal.» Cheikh Tidiane Gadio salue «la maturité du peuple» et Macky Sall théorise qu'à «travers un vote libre et transparent, le Sénégal va régler ses problèmes politiques.» Et Doudou Ndoye ouvre d'emblée  le contentieux électorale en disant qu'il «ne reconnaît pas les résultats du président Wade».

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