Fin à Lagos du Forum de la Paix de la CEDEAO sur le système d'alerte précoce

11 Mai 2012
communiqué de presse

Le Forum de la paix de la CEDEAO sur le système d'alerte précoce a pris fin jeudi 10 mai à Lagos après trois journées d'intenses discussions axées sur la résurgence des coups d'Etat en Afrique de l'Ouest en partant des cas du Mali et de la Guinée-Bissau qui ont connu récemment de graves bouleversements politiques.

Les participants, acteurs de la société civile et professionnels des médias en provenance des différents Etats membres de la Communauté, se sont aussi penchés sur la piraterie maritime au large des côtes ouest-africaines, la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme ainsi que sur la nécessité de prévenir les atrocités commises dans l'espace CEDEAO.

Sur ce dernier point, ils sont partis du fait que l'ancien président du Libéria, Charles Taylor, vient d'être reconnu coupable, par le Tribunal spécial pour la Sierra-Leone, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pour avoir soutenu les atrocités des rebelles sierra-léonais pendant la guerre civile de 1991-2002 dans ce pays.

La rencontre, dont la cérémonie d'ouverture avait été présidée par la directrice par intérim de l'Alerte précoce de la Commission de la CEDEAO, Mme Florence Eheme, a permis au professeur Oumar Ndongo, secrétaire exécutif du Forum de la société civile de l'Afrique de l'Ouest (Foscao), de relever que l'Afrique a connu 267 coups d'Etat de 1960 à 1990. Toutefois, entre 1999 et 2008, il y a eu une sorte d'éclaircie dans le ciel ouest-africain, excepté le Niger et la Guinée-Bissau qui ont connu des soubresauts, a indiqué le Pr Ndongo, qui a également souligné que les Etats se sont dotés d'instruments juridiques contraignants contre les changements de régime inconstitutionnels.

L'orateur a alors préconisé, pour faire face à ce regain de coups d'Etat, le renforcement des capacités des acteurs politiques pour la mise en œuvre de politiques apaisées, la réduction du rôle des gouvernements par la création de cadres institutionnels et légaux, la limitation à deux du nombre des mandats présidentiels, notamment.

Pour les participants au forum, la question du renforcement de l'Etat est importante. Aussi estiment-ils urgent de mettre l'accent sur la citoyenneté et sur la notion d'Etat et de créer des plateformes nationales fortes de la société civile.

Car, a noté un intervenant, « l'inaction de la société civile fait plutôt le lit à l'action militaire ». En réalité, la société civile a une fonction de rectification de l'action politique, rôle qu'elle ne joue pas encore pleinement, ont déploré certains.

Le Forum a aussi été une occasion d'intenses échanges sur la toile à travers l'initiation de plusieurs participants à l'utilisation du site internet du système d'alerte précoce de la CEDEAO et la création de comptes en leur nom dans le but de rendre plus actif ledit site par des interventions, des analyses, des contributions, etc.

A la cérémonie de clôture, la directrice de l'Alerte précoce de la Commission de la CEDEAO, Mme Florence thème, a exprimé toute sa satisfaction pour la participation très active de tout un chacun et invité les différents acteurs à jouer pleinement leur rôle dans la promotion de la bonne gouvernance en Afrique de l'Ouest.

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