Abuja - Nigeria — Le président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo, s'est entretenu le vendredi 22 juin 2012 au siège de la Commission à Abuja, au Nigéria, avec les représentants permanents des Etats membres, autrement dit, les ambassadeurs et hauts-commissaires des États membres près la CEDEAO.
Au cours de cette rencontre d'échange et de partage d'information, M. Ouédraogo a entretenu ses hôtes sur la situation sécuritaire dans la sous- région, notamment la crise politique au Mali et en Guinée-Bissau, la piraterie maritime dans le golfe de Guinée, le trafic illicite de drogue et le crime organisé en Afrique de l'Ouest sans oublier les relations entre la Commission et les États membres de la CEDEAO. Les échanges approfondis de près de trois heures d'horloge ont aussi porté sur la signature de l'Accord de partenariat économique (APE) entre la CEDEAO et l'Union européenne (UE), l'amélioration de la communication de la Commission, la consolidation des relations entre la Commission et les représentants permanents des Etats membres de la CEDEAO ainsi que la libre circulation des personnes et des biens dans la sous-région.
S'agissant de la libre circulation, M. Ouédraogo a indiqué que des efforts sont en cours pour l'élimination des contraintes qui handicapent le libre mouvement des personnes et des biens. « Nous ne pouvons pas réussir l'intégration régionale si les citoyens de la communauté ne peuvent pas circuler librement », a martelé M. Ouédraogo. Concernant l'APE entre la CEDEAO et l'UE, M. Ouédraogo a déploré la lenteur des négociations régionales qui durent depuis presque neuf ans.
Il a par ailleurs souligné que la ratification des APE intérimaires par la Côte- d'Ivoire et le Ghana en l'absence d'un accord régional perturberait le processus d'intégration régionale, rendant alors difficile, voire impossible, la construction d'un marché commun et d'une union douanière dans l'espace communautaire. Cette situation aura également de lourdes conséquences pour l'APE dont la finalité est de renforcer l'intégration ouest-africaine, a-t-il conclu. Pour ce qui est de la situation politique et sécuritaire, le président de la Commission de la CEDEAO a rappelé les efforts entrepris en vue de promouvoir et de consolider la démocratie, la paix et la sécurité dans la sous-région. Ces rapide d'un contingent militaire de la CEDEAO efforts, a-t-il souligné, ont toutefois été mis à mal avec les crises successives au Mali et en Guinée- Bissau à la suite des coups de force intervenus dans ces États.
Les efforts entrepris par les hautes autorités de notre Communauté ont permis de limiter l'ampleur de ces crises, a-t-il ajouté. La situation politique et sécuritaire au Mali reste des plus préoccupantes pour notre sous-région, mais des dispositions sont en voie pour le déploiement, a précisé M. Ouédraogo. En ce qui concerne la Guinée Bissau, un contingent militaire de la CEDEAO y est déjà déployé pour non seulement sécuriser la transition, mais aussi aider à la réforme du secteur de défense et de sécurité, a laissé entendre le président de la Commission de la CEDEAO.
Le doyen des représentants permanents des États membres de la CEDEAO près la CEDEAO, l'ambassadeur du Burkina Faso, M. Yaméogo Dramane, et ses collègues ont remercié M. Kadré Désiré Ouédraogo pour ses efforts en vue de la réalisation des idéaux de l'intégration régionale et l'ont assuré de leur ferme engagement à le soutenir dans l'accomplissement et la réussite de sa mission. Ils l'ont félicité pour sa nomination à la tête de la Commission de la CEDEAO et surtout pour avoir initié la présente rencontre.