Les autorités nigérianes pourraient envisager des politiques de limitation des naissances dans leur pays. L'idée a été avancée par le président Goodluck Jonathan qui a vivement encouragé ses compatriotes à limiter le nombre d'enfants et d'avoir recours au contrôle des naissances. Son souhait est motivé par le taux de croissance inquiétant de la population nigériane que l'ONU estime à 400 millions en 2025.
Le président Goodluck Jonathan a appelé les Nigérians, le mardi 26 juin à Abuja, à limiter le nombre de naissances. Le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique avec 160 millions d'habitants, une croissance de 2,5 % par an. Un taux que certains spécialistes jugent insoutenable dans un pays déjà densément peuplé et qui manque fortement d'infrastructures. Sur cette dynamique, l'ONU estime que la population du Nigeria atteindra 400 millions en 2025.
Pour y faire face, Goodluck Jonathan a encouragé les Nigérians « à n'avoir que le nombre d'enfants qu'ils peuvent élever ». Et d'avertir : « le gouvernement pourrait adopter des politiques dans ce sens prochainement ». Sur ce point, il a indiqué qu'il sera d'abord procédé à une campagne de sensibilisation avant la mise en place des lois destinées à ralentir la croissance démographique.
Sur cette même lancée, le président a affirmé que « ce sont notamment les Nigérians les moins instruits qui font beaucoup d'enfants ». Avant de reconnaître la sensibilité du sujet, Goodluck Jonathan a tout de même précisé que « le gouvernement ne pouvait pas rester les bras croisés et regarder la population croitre au point de devenir incontrôlable ».
Cette mesure souhaitée par les autorités nigérianes est perçue comme une solution devant permettre de faire face à la forte pression foncière devenue l'un des plus importantes sources de violence dans ce pays.
Malgré cette ferme volonté, M. Jonathan a reconnu que l'implantation d'un contrôle des naissances dans un pays où les convictions religieuses sont fortes entre un Nord majoritairement musulman et un Sud à dominante chrétienne était un défi. "Chrétiens comme musulmans, ainsi que traditionalistes et autres religions croient que les enfants sont des dons de Dieu. (...) Aussi est-il difficile pour un Nigérian de compter le nombre de ses enfants... car il ne doit pas rejeter un don de Dieu", a-t-il expliqué, dans un article du Monde, repris par cameroonvoice.com.
Rappelons que le Nigeria est depuis des années en proie à des conflits ethniques et religieux. Compte tenu de ce contexte très tendu qui prévaut dans ce pays, surtout avec la présence de plus en plus remarquée de la secte Boko Haram prêcheuse d'idéologies islamistes, une loi pour la limitation des naissances aura-t-elle beaucoup de chances de prospérer dans ce pays ? Wait and see.