Dakar — Le déroulement des élections législatives sénégalaises laisse présager un faible taux de participation. Jusqu'en début d'après-midi, les électeurs ne se sont pas déplacés massivement vers les lieux de vote. Ce qui est contraire à l'affluence notée lors de la présidentielle.
Ils sont 5 354 965 électeurs sénégalais inscrits sur les listes réparties dans 12 625 bureaux de vote et 6.522 lieux de vote pour les élections législatives devant élire les 150 futurs députés à l'Assemblée nationale, mais le niveau de participation risque d'être très faible. Le constat a été fait au niveau national. Un tour dans la banlieue dakaroise qui capitalise les plus grands centres de vote du pays, en termes d'électeurs inscrits, permet de s'en rendre compte.
Jusqu'en début d'après-midi, la faible affluence était perceptible. Les électeurs venaient à compte-gouttes. A Guédiawaye, le président d'un bureau de vote du Centre Khali Madjakahté Kala, M. Aliou Diallo qui nous a fait le point aux environs de 12h, cache mal sa déception. A l'en croire, « lors de la présidentielle, à pareille heure, nous avions enregistré près d'une centaine de votants dans ce bureau qui totalisent 744 inscrits alors que pour ces législatives, nous en sommes à 23 votants. C'est vraiment inquiétant ». La même situation a été relevée dans plus de six centres de vote de la banlieue mais aussi ceux du Centre-ville.
La tête de liste nationale de la Coalition Bokk Guis-Guis, Pape Diop dit avoir fait le même constat. Après avoir accompli son devoir citoyen, M. Diop pense que ce faible taux de participation était prévisible. « Depuis 1993, date à laquelle les élections ont été découplées, les taux de participation diffèrent entre la présidentielle et les législatives ». A son avis, « cette situation devrait permettre de revoir ce mode de désignation ».
Pour le président du collectif des organisations de la société civile pour les élections, Pr Babacar Guèye, « le faible taux de participation peut s'expliquer par le fait que ces législatives se tiennent deux mois seulement après la présidentielle ». A son avis, cette attitude montre que « les sénégalais savent sanctionner mais ils ne savent pas voter ».
Le président de la République, M. Macky Sall, après avoir voté, s'est félicité de la bonne organisation de ce scrutin. Après avoir souligné l'importance de ces joutes, il a profité de son face-à-face avec la presse pour lancer un appel aux Sénégalais à se rendre massivement aux lieux de vote.
Ce faible taux de participation était déjà relevé lors du vote militaire et paramilitaire qui s'est déroulé le dimanche 24 juin. Avec 22 685 inscrits, les suffrages exprimés par les hommes de tenue n'avaient atteint qu'un taux de participation nationale de 13%.
Pour la supervision de ces élections, la Commission autonome nationale électorale (CENA) chargée de contrôler et de superviser les élections sur l'étendue du territoire national et à l'étranger a déployé 15 000 contrôleurs et superviseurs sur le territoire national et à l'étranger.
A la veille de ces élections législatives du 1er juillet 2012, le Président Olusegun Obasanjo, chef de la Mission d'observation électorale (MOE) de l'Union Africaine (UA) a réitéré sa pleine confiance en la maturité politique et civique du peuple sénégalais.
M. Obasanjo a réaffirmé sa conviction que le «scrutin se déroulera dans le calme et le respect de la loi électorale». Par ailleurs, il a réitéré sa confiance dans les institutions impliquées dans l'organisation du processus électorale, le ministère de l'intérieur et la CENA qui œuvrent pour «des élections libres, justes, transparentes et crédibles».