La CEDEAO veut accelerer le deploiement de sa force en attente au Mali

29 Juin 2012
communiqué de presse

Yamoussoukro - Cote d'Ivoire — Les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO s'inquiètent de l'objectif des groupes terroristes de créer, dans le Nord Mali, un sanctuaire et un centre de coordination pour les réseaux terroristes du continent comme Aqmi, MUJAO, Boko Haram et al-Shabab.

A l'issue de leur 41e session ordinaire, tenue le vendredi 29 juin 2012 à Yamoussoukro, en Côte-d'Ivoire, ils ont indiqué que la persistance de cette situation précaire constituera une menace pour la paix et la sécurité régionales et internationales. C'est pourquoi, ils ont décidé d'accélérer le déploiement de la Force en attente de la CEDEAO au Mali (MICEMA) et d'envoyer une mission technique d'évaluation dans le pays à l'effet de préparer le terrain en vue de l'arrivée imminente de la MICEMA. Tout en privilégiant le règlement pacifique du conflit au nord, ils ont par ailleurs réitéré leur détermination à ne pas transiger sur l'intégrité territoriale du Mali et à ne pas négocier avec des organisations terroristes.

Pour ce faire, ils ont réaffirmé leur résolution à aider le Mali dans le rétablissement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national. Le sommet a fermement condamné les entraves de certaines forces sociopolitiques marginales maliennes au bon déroulement de la transition politique en cours dans le pays, notamment l'attaque violente perpétrée, le 21 mai 2012, contre la personne du président par intérim, M. Dioncounda Traoré, et exigé le retour rapide de celui-ci au Mali.

Il a aussi vigoureusement condamné la campagne visant à freiner le déploiement des troupes de la CEDEAO, l'incitation à la désobéissance et à la violence par certaines factions de l'armée, de la classe politique et des médias partisans, la dégradation continue de la situation humanitaire ainsi que la terreur et l'insécurité aiguë dans lesquelles sont maintenues les populations.

Par ailleurs, la Conférence a exprimé sa non-reconnaissance du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE) et du statut d'ancien chef d'Etat conféré à son président, le capitaine Amadou Haya Sanogo. Outre le Mali, la situation politique en Guinée-Bissau était aussi au coeur des discussions. Les chefs d'Etat et de gouvernement ont reconnu les organes de la transition mis en place dans le pays grâce au soutien de la CEDEAO et demandé leur reconnaissance et leur soutien par la communauté internationale. Ils ont décidé de suspendre les sanctions globales imposées à la Guinée-Bissau et de maintenir le pays sous surveillance pour s'assurer du retour effectif à la normalité constitutionnelle.

Ils ont par ailleurs encouragé le président par intérim et le Premier ministre à oeuvrer pour la participation de toutes les parties prenantes à la mise en oeuvre de réformes urgentes et à l'organisation d'une élection présidentielle au cours de la période de transition.

La Conférence s'est félicitée du déploiement de la Force en attente de la CEDEAO et a exprimé sa gratitude à tous les Etats membres contributeurs de troupes. Elle a félicité l'Angola pour le retrait réussi de sa mission d'assistance technique et militaire. Toujours au plan sécuritaire, le sommet a exprimé sa préoccupation face aux tensions qui caractérisent généralement les préparatifs et la tenue des élections ainsi que les processus des réformes électorales dans la sous- région.

Il a invité les acteurs politiques et autres parties prenantes à privilégier le dialogue et les solutions consensuelles aux contentieux inhérents à ces processus. La Conférence a aussi exprimé son inquiétude face à la recrudescence du terrorisme dans la région du Sahel et au Nigéria, à la persistance des menaces sécuritaires à la frontière entre la Côte-d'Ivoire et le Libéria ainsi qu'à la multiplication des actes de piraterie et de trafic de drogue dans le golfe de Guinée. Elle a souligné les graves conséquences de ces fléaux sur la paix et la sécurité mondiales et réaffirmé sa détermination à les combattre. Autre décision du sommet : l'augmentation à douze, contre neuf actuellement, du nombre des membres de la Commission de la CEDEAO.

Le Conseil des ministres a été instruit pour accélérer la finalisation des modalités de mise en oeuvre de cette recommandation et de répartition des autres postes statutaires des institutions de la Communauté. Le sommet a par ailleurs instruit le Conseil d'approfondir la réflexion sur la faisabilité d'une Commission de 15 membres dont les conclusions lui seront présentées au cours de sa prochaine session.

Dans le but de renforcer leur efficacité et leur dynamisme, le sommet a exhorté toutes les institutions de la Communauté à poursuivre leurs réformes visant à améliorer leur fonctionnement et leurs performances institutionnelles. Ce 41e Sommet a surtout été marqué par la prestation de serment de M. Kadré Désiré Ouédraogo en qualité de nouveau président de la Commission de la CEDEAO.

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