Mission d'évaluation du projet d'intégration et de rapatriement des refugiés par la CEDEAO et ses partenaires

21 Août 2012
communiqué de presse

Conakry-Guinee — Une délégation conjointe de la CEDEAO et de la Banque africaine de développement (BAD) a effectué une mission de neuf jours en Guinée avec pour objectif d'évaluer le programme régional de reclassement et de réinsertion des citoyens de la CEDEAO déplacés suite à des conflits dans la sous-région.

Exécuté dans le cadre de l'appui de la BAD à la CEDEAO pour son projet en faveur de la paix et du développement (PADEP), le programme a été mis en oeuvre grâce au Fonds pour la paix de la CEDEAO en partenariat avec le Haut- commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). La BAD a fourni un soutien financier de près de 6 millions de dollars américains à la CEDEAO pour le bénéfice des citoyens déplacés par les conflits qui ont éclaté ces dernières années au Liberia, en Sierra Leone, en Guinée et en Guinée-Bissau. La CEDEAO, chef de file, a exécuté le programme en partenariat avec l'UNHCR.

Arrivée à Conakry le 15 août, la mission d'évaluation de la CEDEAO était composée de Mme Gloria Ugwunze de l'unité du fonds pour la paix, MM. Usman Obeche de l'équipe d'intervention d'urgence de la CEDEAO rattachée à la Direction des affaires humanitaires et sociales et Paul Ejime du Département de la communication de la commission de la CEDEAO.

Après avoir eu un entretien avec le représentant résident intérimaire de l'UNHCR en Guinée, M. Aimé Wata, la délégation sera rejointe dans la capitale guinéenne par le consultant de la BAD, M. Adamou Issaka, après avoir tenu une autre réunion avec le président de la Commission nationale pour l'intégration des réfugiés (CNIR), M. Fodé Kéita. Dans son intervention, M. Kéita a expliqué que plus de 16 000 réfugiés originaires des pays de la CEDEAO vivaient actuellement en Guinée. Ils proviennent notamment de Côte d'Ivoire et du Mali, mais le gros de la troupe est constitué par des Libériens.

Après cette série de réunions, une délégation mixte de la CEDEAO, de la BAD et de l'UNHCR a effectué un voyage de quatre jours par la route pour se rendre dans les camps de réfugiés de Lainé et de Kouankan I, tous deux situés en Guinée Forestière, à plus de 1.000 kilomètres de Conakry, la capitale. A Lainé, le chargé de la protection de la sous-délégation de N'zérékoré, M. Eric Gervier, et son équipe composée de partenaires locaux comme l'ODIC (Organisation pour le développement intégré communautaire) ont fait visiter à la délégation les réalisations effectuées sur place grâce à un financement du fonds PADEP.

Il s'agit notamment de 74 logements pour plus de 200 familles, d'un puits amélioré, d'un étang piscicole ainsi que d'une porcherie dans le cadre d'activités génératrices de revenus. Au camp de Kouankan I, l'équipe a pu visiter deux puits améliorés et quelques-uns des 85 logements.

Un des réfugiés libériens aujourd'hui intégrés, M. Vonter Wilson, âgé de 46 ans et ayant fui la guerre dans son pays en 1993, a déclaré aux visiteurs qu'il avait ouvert une boutique de vente d'accessoires pour téléphones mobiles grâce à l'aide fournie par le programme PADEP de la CEDEAO. A ce jour, la CEDEAO a décaissé pour la Guinée plus de 1 million de dollars US dans le cadre du programme PADEP, qui a débuté en 2005 et concerne quatre pays. Une façon de promouvoir la paix et l'intégration sous-régionale en répondant aux besoins des citoyens déplacés par la guerre. Suite à une décision prise en 2007, l'assistance directe aux réfugiés avait été interrompue et ces derniers étaient alors obligés de se prendre eux-mêmes en charge en cultivant ou en menant des activités génératrices de revenus, a expliqué M. Eric Gervier. Mais depuis la fin de cette clause, le 30 juin 2012, on compte trois catégories de réfugiés libériens dans les deux camps.

Selon M. Gervier, quelque 5 000 ont opté pour le rapatriement volontaire, d'autres n'ont choisi ni le rapatriement ni l'intégration et d'autres sont pour la réintégration. Le rapatriement de ceux qui ont manifesté le désir de retourner chez eux en est à un stade avancé, a-t-il encore dit. Tout en exprimant leur gratitude au gouvernement et au peuple guinéen ainsi qu'à la CEDEAO et aux partenaires internationaux pour leur soutien, les réfugiés n'en ont pas moins plaidé pour plus d'assistance afin de bénéficier de conditions de vie plus confortables.

Au nom de la Commission de la CEDEAO, l'équipe de l'organisation sous- régionale a félicité les autorités guinéennes et les populations hôtes pour leur solidarité à l'égard de citoyens dans le besoin, notant qu'un tel esprit était en total accord avec la Vision 2020 dont l'objectif est de muter d'une CEDEAO des Etats à une CEDEAO des peuples. Se faisant l'écho du vice-président de la Commission de la CEDEAO, M. Toga McIntosh, qui avait effectué une visite similaire au Liberia en mai 2012, l'équipe a encouragé les partenaires et les parties prenantes à jouer leur rôle plus efficacement en vue de la réalisation du PADEP et des objectifs de la CEDEAO de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité dans la sous- région en apportant une assistance opportune et significative aux personnes vulnérables et aux déplacés de guerre.

Parlant alors du cas des déplacés sierra-léonais réfugiés au Liberia, M. Mclntosh avait affirmé avec force que le règlement de la question de la réinstallation et de la réintégration des citoyens de la CEDEAO déplacés à cause des conflits constituait une priorité essentielle dans la voie de l'intégration et du développement de la sous-région.

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