Abuja-Nigeria — Un atelier régional sur la facilitation et la réglementation de l'aide internationale sur les catastrophes se tiendra du 17 au 19 septembre 2012 à Dakar, au Sénégal, sous l'égide conjointe de la CEDEAO et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). La rencontre est destinée aux chefs des agences chargées de la gestion des catastrophes des Etats membres de la CEDEAO, aux directions nationales des sociétés de Croix-Rouge de la région, aux responsables des agences onusiennes et des ONG impliquées dans la réponse aux catastrophes transfrontalières, de même qu'aux représentants des bailleurs de fonds. Elle vise à fournir un aperçu des normes internationales concernant la facilitation et la réglementation de la réponse internationale aux catastrophes, susciter une compréhension commune des problèmes juridiques pouvant se poser dans le cadre de l'assistance internationale en cas de catastrophe ainsi que des principaux outils et normes en usage dans la région ouest-africaine. L'atelier de Dakar devrait aussi promouvoir la coopération sur les questions juridiques susceptibles d'influer sur les opérations humanitaires et déboucher sur l'élaboration d'un plan d'action commun aux Etats membres de la CEDEAO et à la communauté internationale pour une meilleure préparation juridique en matière d'assistance internationale liée aux catastrophes, aux niveaux national et régional.
Pour ce qui est des Etats membres de la CEDEAO, ils seront encouragés à utiliser activement les Lignes directrices IDRL pour mesurer leur propre niveau de préparation à des problèmes communs au niveau national de même qu'à étudier la possibilité d'utiliser ces lignes directrices pour élaborer de nouveaux outils régionaux au sein de la Communauté. Les organisateurs de la rencontre sont partis du constat qu'au cours des vingt dernières années, le nombre des catastrophes a presque doublé dans le monde en raison des effets du changement climatique. Des sécheresses, tempêtes et inondations de plus grande intensité se produisent dans de nouvelles zones et affectent des communautés jusque-là épargnées. La plupart des pays victimes ne disposent pas de lois spéciales pour faciliter et réglementer l'aide internationale, où même s'ils en ont, ces lois ne sont pas toujours mises en oeuvre. Il en découle un ensemble de problèmes communs, y compris une fiscalité inutile ou des retards aux douanes, des restrictions dans l'utilisation des équipements de communication et un manque de vue d'ensemble sur la qualité de l'assistance fournie aux communautés affectées. D'autres questions se posent relativement au nombre croissant et à une plus grande variété des acteurs humanitaires internationaux, ce qui rend beaucoup plus difficile pour l'Etat touché de coordonner l'aide et de contrôler le type et la qualité des secours offerts à sa population.
En outre, il est largement admis que les pauvres et les marginalisés paieront les frais de ces développements si rien n'est fait pour réduire les risques de catastrophe et être mieux préparé à faire face aux catastrophes quand elles frappent. Ainsi, la loi internationale pour les réponses aux catastrophes, les règles et principes de la FICR visent à réduire la vulnérabilité humaine par la promotion d'une préparation juridique aux catastrophes, en particulier en ce qui concerne l'aide internationale. La tâche doit être menée à travers les Lignes directrices IDRL (ou Lignes directrices relatives à la facilitation et à la règlementation des opérations internationales de secours et d'assistance au relèvement initial), qui sont un ensemble de recommandations faites aux gouvernements sur la façon de préparer leurs lois et plans de catastrophe pour les problèmes réglementaires communs rencontrés dans les opérations internationales de secours en cas de catastrophe. Elles visent à donner aux gouvernements des conseils quant aux normes de qualité minimales sur lesquelles ils devraient insister de la part des organisations qui prêtent une assistance internationale en cas de catastrophe et aussi quant aux types de facilités juridiques dont celles-ci ont besoin pour faire efficacement leur travail. Elles s'inspirent des traités, résolutions et normes existant sur le plan international. En 2007, les Etats parties aux Conventions de Genève rejoignent la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge dans l'adoption à l'unanimité des Lignes directrices à la 30ème Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Dans leur résolution finale, les participants ont appelé les Etats à utiliser les Lignes directrices de base pour le renforcement de leurs lois nationales et pour le développement des accords bilatéraux et régionaux. Par la suite, plusieurs résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies ont incité les Etats à faire usage des Lignes directrices. C'est dans ce cadre qu'en mars 2010, la FICR et la CEDEAO ont signé un protocole d'entente visant à renforcer leur coopération. Le texte prévoit notamment le développement des efforts de plaidoyer coordonné sur les questions d'intérêt mutuel et l'accélération de la solution aux défis posés par les catastrophes naturelles. Il prévoit également la promotion de partenariats entre les Etats membres de la CEDEAO et les sociétés nationales de Croix-Rouge et de Croissant-Rouge.