La CEDEAO bientôt dotée d'un code de conduite de l'action humanitaire

17 Septembre 2012
communiqué de presse

Dakar-Senegal — La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest élaborera très prochainement un Code de conduite de l'action humanitaire de la CEDEAO (CDAHC) destiné aux acteurs humanitaires civils et fondé sur les droits, a annoncé le directeur des Affaires humanitaires et sociales de la Commission, le Dr Daniel Eklu.

S'exprimant à l'ouverture d'un atelier régional de trois jours ouvert lundi 17 septembre 2012 à Dakar, au Sénégal, sur le droit international dans la réponse aux catastrophes en Afrique de l'Ouest, le Dr Eklu a indiqué que le CDAHC représentera une approche opérationnelle commune d'apport d'aide aux personnes dans le besoin. « Ce code viendra en complément du Code de conduite des forces armées et des services de sécurité en Afrique de l'Ouest », a-t-il ajouté, après avoir rappelé les objectifs stratégiques de la Politique humanitaire de la CEDEAO, qui repose sur les principes humanitaires de base tels que l'humanité, la neutralité, l'indépendance, l'impartialité, l'obligation redditionnelle et le principe visant à ne causer aucun préjudice.

Revenant sur les motivations de la rencontre de Dakar, le Dr Eklu a expliqué qu'il s'agit d'un atelier de formation sur la facilitation et la réglementation des opérations de secours et d'assistance dans la réponse aux catastrophes, conjointement organisé par la Commission de la CEDEAO et la Fédération internationale de sociétés nationales de Croix-Rouge et de Croissant-Rouge (FICR). C'est, a-t-il encore dit, une formation qui vient à point nommé, car se déroulant à une période où plusieurs Etats membres de la CEDEAO, notamment le Sénégal, connaissent des inondations occasionnant des pertes en vies humaines, des dégâts matériels importants et des déplacements de populations.

En effet, face aux changements climatiques notés ces dernières années et caractérisés par une intensité plus forte des catastrophes, des conséquences plus violentes et plus brutales et l'accroissement des vulnérabilités, la préparation des acteurs constitue un facteur clé de succès aussi bien au niveau de la prévention que de la réponse effective. En outre, l'absence d'un cadre de référence, de lois ou d'une réglementation précise rend plus difficile la coordination de la réponse ainsi que son efficacité. Voilà la série de raisons pour lesquelles la Commission de la CEDEAO et la FICR ont organisé cet important atelier dans le sillage du mémorandum d'entente qu'elles ont signé en mars 2010. Ce mémorandum vise à renforcer davantage la coopération entre les deux entités pour le développement de la coordination des efforts de plaidoyer sur des questions d'intérêt mutuel et l'accélération de la solution aux défis posés par les catastrophes naturelles. Une telle coopération facilitera la promotion des partenariats entre les Etats membres de la CEDEAO et les sociétés nationales de Croix-Rouge et de Croissant-Rouge.

La même conviction avait été auparavant réaffirmée successivement par le président de la Croix-Rouge sénégalaise, M. Abdoul Aziz Diallo, le représentant régional de la FICR pour l'Afrique de l'Ouest, M. Momodou Lamin Fye, et le directeur de la FICR pour la zone Afrique, M. Alasan Senghore. Quant au directeur de la Protection civile du Sénégal, M. Mare Lô, qui présidait la cérémonie d'ouverture au nom du ministre de l'Intérieur, il a d'emblée noté que la survenue d'une catastrophe sévère est toujours l'occasion, pour la communauté nationale ou internationale, de manifester sa solidarité aux populations ou aux pays affectés, en mobilisant des aides de toute nature dans le cadre d'opérations humanitaires logistiquement lourdes, financièrement coûteuses et administrativement complexes. « Dès lors, la facilitation des procédures administratives et l'encadrement juridique des opérations d'assistance aux sinistrés s'avèrent d'une extrême importance pour, dans le cadre de l'urgence, faire diligenter l'ensemble des démarches administratives tout en respectant les lois et les droits de toutes les parties prenantes », a-t-il ajouté. On constate cependant que la plupart des pays ne disposent pas de lois spéciales ou appliquent mal celles qui existent pour faciliter et réglementer l'aide internationale.

Ainsi, dans un contexte de crise et d'urgence humanitaire, les acteurs font souvent face à des équations liées aux procédures fiscales et douanières, aux restrictions sur la réglementation en situation de crise, à la coordination et au contrôle des opérations d'assistance dont les acteurs viennent de partout. Pour mieux appréhender ces phénomènes, la FICR a adopté en 2007 un nouveau jeu de «Lignes directrices pour la facilitation et la réglementation nationales des opérations internationales de secours en cas de catastrophe et d'assistance au relèvement initial», également appelées «Lignes directrices IDRL», et invité les Etats à les utiliser pour le renforcement de leurs lois nationales et pour le développement d'accords bilatéraux et régionaux. L'atelier de Dakar réunit donc les agents chargés de la gestion des catastrophes des Etats membres de la CEDEAO, les directions nationales des sociétés de Croix-Rouge d'Afrique de l'Ouest, des responsables d'agences onusiennes spécialisées et les représentants d'ONG actives dans la réponse aux catastrophes transfrontalières. Il s'agit d'arriver à une compréhension commune de ces lignes directrices, mais aussi et surtout d'explorer les moyens de les intégrer dans les législations nationales et les plans d'organisation des secours.

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