Niamey -Niger — La sous-région ouest-africaine compte légitimement sur son système statistique pour alimenter la conception, la gestion de la mise en œuvre et l'évaluation de ses politiques d'intégration en informations statistiques quantitativement suffisantes et qualitativement pertinentes. Cette conviction a été réaffirmée le mardi 16 octobre 2012 à Niamey, au Niger, par le commissaire en charge du Commerce, des Douanes, de l'Industrie, des Mines et de la Libre circulation de la Commission de la CEDEAO, Hamid Ahmed, à l'ouverture de la réunion du comité technique spécialisé sur les questions statistiques de l'organisation.
La rencontre, qui regroupe les directeurs des offices nationaux des statistiques des Etats membres de la CEDEAO ainsi que des représentants d'institutions régionales et d'organisations internationales, devra essentiellement valider des documents clés relatifs à la politique régionale en matière de statistique. Les travaux porteront en particulier sur la méthodologie pour la compilation des indices harmonisés des prix à la consommation (IHPC), la nomenclature commune pour l'harmonisation des statistiques des comptes nationaux dans l'espace CEDEAO, le programme régional sur les statistiques de l'environnement et le guide pour les indicateurs Ecoagris (un système international d'information pour les sciences et la technologie).
M. Ahmed, qui s'exprimait au nom de son collègue en charge des Politiques macroéconomiques, a formulé le vœu de la Commission de la CEDEAO que l'information statistique s'adresse non pas seulement aux politiques et aux techniciens, mais aussi et davantage aux citoyens ainsi qu'aux opérateurs économiques pour les orienter, éclairer leurs choix et motiver leurs décisions.
« Pour atteindre ces objectifs, nous avons besoin de développer une dynamique cumulative et des synergies intra-régionales au sein de notre Système statistique régional (SSR) », a indiqué le commissaire, assurant que la Commission de la CEDEAO s'investira dans la mobilisation de moyens humains, financiers et matériels en vue de renforcer les capacités du système et de le rendre plus opérationnel. Le Fonds de développement de la statistique de la CEDEAO aidera dans cette voie.
En effet, la politique statistique de l'organisation sous-régionale telle qu'exprimée dans le nouveau programme 2013-2017 sera axée, entre autres, sur la poursuite des objectifs susmentionnés et mettra l'accent sur l'harmonisation et le rapprochement des standards internationaux et régionaux. « Au-delà des efforts de modernisation et d'amélioration des performances, de production des données pour le secteur public, nous ambitionnons de développer une demande privée dynamique de l'information statistique et d'essayer d'y répondre de façon appropriée », a encore dit le commissaire Hamid Ahmed. Dans son allocution d'ouverture, le secrétaire général du ministère des Finances du Niger, M. Djibril Hanounou, a d'abord souligné la volonté des autorités nigériennes de mettre la statistique au cœur de la problématique du développement.
A cet égard, il a évoqué le récent atelier national de lancement de l'élaboration de la deuxième Stratégie nationale de développement de la statistique (SNDS II) pour la période 2013-2017 ainsi que le déclenchement, cette année, du processus d'exécution du quatrième recensement général de la population et de l'habitat du Niger. M. Hanounou a ensuite mis l'accent sur le caractère incontournable des statistiques pour tout décideur en ce sens qu'elles permettent de dresser la situation de référence dans les différents secteurs du développement économique, social et culturel et aussi d'évaluer l'impact des politiques mises en œuvre. Voilà pourquoi la rencontre requiert l'intérêt des gouvernements de l'espace CEDEAO, a-t-il ajouté, avant d'exhorter les participants, en tant qu'experts statisticiens, à répondre aux besoins pressants des populations de la région en procédant à l'harmonisation des méthodes d'obtention de ces précieux indicateurs à mettre à la disposition des utilisateurs. Cette réunion, qui se poursuivra jusqu'au 19 octobre 2012, procédera à l'examen approfondi des documents soumis à son examen, lesquels seront livrés plus tard au Conseil des ministres pour approbation puis à la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement pour adoption.