Evaluer l'état de mise en oeuvre dans les états membres du schema de liberalisation des échanges de la CEDEAO

23 Octobre 2012
communiqué de presse

Ouagadougu - Burkina Faso — La 3ème réunion annuelle des Comités nationaux d'agrément (CNA), chargés de l'attribution des agréments, s'est ouverte le lundi 22 octobre 2012 à Ouagadougou, au Burkina Faso, en vue de répertorier les mauvaises pratiques relatives à l'application du Schéma de libéralisation des échanges de la CEDEAO (SLE). La rencontre permettra surtout aux organisateurs et représentants des CNA de dresser le bilan de la mise en œuvre du SLE dans les Etats membres, d'une part, et d'identifier les obstacles qui entravent encore son application sur le terrain, d'autre part.

En effet, le Schéma de libéralisation des échanges ne connaît pas une application effective dans l'ensemble des Etats membres. Seuls quelques-uns appliquent timidement les dispositions communautaires relatives à la libre circulation des produits originaires. Ce constat a d'ailleurs été souligné par le commissaire du Commerce, des Douanes, de l'Industrie, des Mines et de la Libre circulation de la Commission de la CEDEAO, M. Ahmed Hamid, dans son allocution de bienvenue.

«Sur la quasi-totalité de nos routes en Afrique de l'Ouest, les marchandises et les personnes circulent difficilement, et le commerce intracommunautaire reste très marginal et très faible. Il ne représente qu'environ 12% du commerce total de la région ouest-africaine. A titre d'exemple, l'Union européenne est à plus de 60% de commerce interne, c'est-à-dire 5 fois plus que l'Afrique de l'Ouest», a-t-il indiqué. M. Hamid a déploré le fait que les politiques nationales continuent de prendre largement le pas sur les politiques régionales, et rares sont les Etats membres qui consentent des sacrifices au profit de l'intégration régionale.

«La majeure partie des textes communautaires adoptés par les organisations régionales que sont l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ne sont pas suffisamment appliqués. En somme, l'intégration régionale ne procède pas d'une ferme volonté politique à tous les niveaux», a-t-il conclu. M. Hamid a également déploré les difficultés de circulation que rencontrent les opérateurs économiques de la sous-région pour exporter les marchandises d'origine communautaire pour la simple raison que certains Etats refusent d'appliquer les dispositions du SLE pourtant acceptées et signées par les hautes autorités des 15 Etats de la CEDEAO.

Il a rappelé les mesures pratiques mises en œuvre depuis 2003 par la Commission de la CEDEAO afin de pallier ces difficultés. Parmi ces innovations, il y a la création des Comités nationaux d'agrément. En procédant à l'ouverture des travaux, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale du Burkina Faso, M. Eric Tiaré, a particulièrement insisté sur l'intérêt des CNA. «La création des CNA constitue la phase finale de l'opérationnalisation du SLE dans notre espace.

Ces comités, dont le mandat est d'examiner les demandes d'agrément au régime de produits originaires de la zone, offrent des opportunités de marché plus vaste aux entreprises et contribuent ainsi à rendre effective l'intégration commerciale de nos Etats», a dit M. Tiaré. A noter que le SLE, adopté en 1990, vise la mise en place effective de la zone de libre-échange ouest-africaine. Il assure la libre circulation des marchandises sans le paiement des droits de douanes et des taxes d'effet équivalent à l'importation dans l'espace CEDEAO. De plus, il permet la mise en place de mesures destinées à réduire les nombreuses formalités administratives aux frontières des Etats membres de la CEDEAO.

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