Niamey - Niger — La sixième réunion statutaire du Comité technique spécialisé sur les questions statistiques de la CEDEAO s'est achevée en accomplissant un grand pas dans le sens d'une harmonisation de la production de statistiques dans divers domaines convergeant tous vers une intégration harmonieuse des économies de la région.
La rencontre, qui s'est tenue du 16 au 19 octobre 2012 à Niamey, au Niger, a regroupé les directeurs des instituts nationaux des statistiques des Etats membres de la CEDEAO ainsi que de représentants d'institutions régionales et d'organisations internationales, notamment la Banque africaine de développement (BAD).
Les sujets traités au cours de ces quatre jours d'intenses travaux ont porté notamment sur la méthodologie pour la compilation des indices harmonisés des prix à la consommation (IHPC), la nomenclature commune pour l'harmonisation des statistiques des comptes nationaux, le programme régional sur les statistiques de l'environnement et le guide du Système d'informations agricoles de la CEDEAO (Ecoagris). Les participants ont aussi échangé sur le mécanisme institutionnel du Fonds de solidarité de la CEDEAO, avec son guichet statistique, pour le financement du programme régional en la matière, ainsi que de la création d'un fonds national pour le développement de l'activité, conformément à la Charte africaine de la statistique.
Comme l'a souligné le directeur général de l'Institut national de la statistique du Niger, M. Idrissa Alichina Kourgueni, dans son allocution de clôture, le financement de la statistique est aussi au cœur des programmes des partenaires de la CEDEAO, en particulier la BAD qui apporte un soutien important dans le cadre de sa troisième phase pour la période 2012-2013. Les travaux ont aussi porté sur l'état de la statistique dans l'espace CEDEAO ainsi que sur le nouveau programme régional pour la période 2013-2017, points à propos desquels les participants ont aussi formulé de pertinentes recommandations que le directeur de la Recherche et de la Statistique de la Commission de la CEDEAO, M. Mohamed Yahaya, a promis de traduire en actes concrets.
Pour M. Yahaya, en effet, le «diagnostic sans complaisance» sur la nécessité d'adapter les méthodologies internationales au contexte socioéconomique régional est une «approche plus pragmatique autour du développement statistique dans la région CEDEAO, voire à l'échelle continentale». Il a ainsi donné l'assurance que les attentes et recommandations de la réunion de Niamey pour plus d'appui dans la mise en œuvre des chantiers d'harmonisation des statistiques de la CEDEAO seront soumises aux autorités régionales et que des efforts seront déployés pour leur trouver des solutions en collaboration avec les partenaires appropriés.
La recommandation pour plus de formation dans les différents domaines de la statistique, comme les techniques de production, la collecte et le traitement des données, l'utilisation des nouvelles technologies, etc., sera également soumise aux autorités dans le même sens, avec la même volonté et les mêmes partenaires. A noter que la stratégie de mise en œuvre des recommandations commence avec la finalisation de certains documents clés en vue du rapport qui sera adressé au Conseil des ministres de la CEDEAO. Ainsi se tiendront des groupes de travail pour coordonner l'élaboration des contenus des documents d'ici à la fin du mois de février 2013.
Il va de soi que ces documents seront révisés et complétés en tenant compte de toutes les observations formulées par les participants à la réunion de Niamey, a assuré M. Yahaya, tandis que M. Kourgueni promettait que le gouvernement nigérien ferait le plaidoyer adéquat pour mobiliser les ressources nécessaires au développement de la statistique dans l'espace CEDEAO. Après avoir été ainsi peaufinés par les directeurs des INS des différents Etats membres de la CEDEAO, les documents seront livrés au Conseil des ministres pour approbation, puis à la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement pour adoption.