Abuja - Nigeria — Le président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo, a dégagé les actions prioritaires de son institution au cours d’une rencontre avec les partenaires au développement tenue ce mardi 30 octobre 2012 au siège de la Commission à Abuja, au Nigéria.
Soucieux d’échanger avec ses partenaires sur les perspectives du renforcement de la coopération et de la coordination de leurs différentes interventions, M. Ouédraogo, qui a pris fonction à la tête de la Commission le 1er mars 2012, a tenu d’abord à remercier ses interlocuteurs d’avoir répondu massivement à son appel. La rencontre, qui s’inscrivait dans le cadre du renforcement de la plateforme de concertation de la CEDEAO pour une meilleure articulation des efforts visant à soutenir son agenda d’intégration, intervient alors que l’institution a commencé la programmation budgétaire au titre de l’exercice 2013.
«Nous avons lancé certaines réformes institutionnelles de très grande envergure pour améliorer les politiques managériales, administratives et financières en vue de repositionner la Commission et les autres institutions de la Communauté dans l’accomplissement de leurs mandats respectifs», a souligné le président. Il a ensuite rappelé les nombreuses actions prises, souvent avec l’appui des partenaires, dans les processus de règlement de la crise au Mali et en Guinée- Bissau et dont la sortie définitive exige, a-t-il dit, des moyens importants ainsi que l’implication de toute la communauté internationale. M. Ouédraogo a ensuite décliné le mandat de la Commission, qui s’inscrit dans le cadre du plan stratégique dérivé de la Vision-2020 adoptée en 2008. «Dans l’articulation de ce mandat, a-t-il dit, nous avons les axes d’intervention qui, en réalité, recoupent les piliers stratégiques sur lesquels s’appuient les différents départements techniques constitutifs de la Commission».
Sur la durée de son mandat, la nouvelle équipe dirigeante s’appuiera sur cette articulation avec pour principaux objectifs de consolider la paix, la sécurité, la démocratie et le respect des droits humains, d’une part, mais aussi d’accélérer le rythme de l’intégration régionale, d’autre part. Promouvoir la prospérité économique en instaurant un environnement régional viable et incitatif pour l’investissement et l’initiative personnelle, tel est le troisième objectif, tandis que le dernier consistera à nouer des partenariats mutuellement bénéfiques pour faire face aux défis de la mondialisation. «Pour décliner ces différents objectifs, nous allons nous focaliser sur le développement des infrastructures, la consolidation du marché commun à travers la libre circulation des personnes et des biens, sur la compétitivité, la sécurité alimentaire et évidemment sur l’enracinement de la paix, de la démocratie et la paix dans notre région», a proclamé M. Ouédraogo.
Pour ce faire, a-t-il ajouté, la CEDEAO a besoin d’institutions fortes et efficaces, animées par un personnel qualifié et dévoué, ce qui explique la poursuite des réformes institutionnelles, ainsi que le développement des capacités de la Commission. Visiblement satisfaits de l’initiative de la Commission de la CEDEAO, les différents partenaires qui ont pris la parole se sont félicités de cette opportunité d’échanger directement et ont promis, les uns de poursuivre et de renforcer leur appui à l’institution, les autres de s’engager de façon plus résolue dans le soutien aux actions envisagées.
Se sont exprimés dans ce sens des pays comme la France, l’Espagne, le Canada, le Japon, le Royaume-Uni et l’Allemagne, mais aussi des institutions comme les Nations Unies, l’Union européenne, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, etc. Certains ont demandé à la Commission de la CEDEAO de réactiver les groupes de travail sectoriels ou thématiques à travers lesquels se menaient les concertations afin que les priorités puissent être dégagées et que les actions à mener soient ciblées pour plus d’efficacité et d’efficience.
A cet égard, le président a tenu à réaffirmer la détermination de la Commission à redynamiser les différents mécanismes de coordination existants, notamment dans les domaines de la paix et de la sécurité, du renforcement des capacités, de l’intégration régionale, ainsi que des politiques sectorielles telle que les infrastructures, l’agriculture et l’environnement. C’est dans cette perspective qu’il faut envisager la tenue de la réunion annuelle CEDEAO/Partenaires au développement au cours du premier trimestre de l’année 2013, a conclu M. Ouédraogo.