Bamako - Mali — Réuni en session extraordinaire ce mardi 6 novembre 2012 à Bamako, au Mali, le Comité des chefs d'état-major de la CEDEAO (CCEM) doit examiner et entériner les conclusions de la rencontre d’harmonisation du concept d’opération de la force internationale devant libérer le nord du Mali.
Cette dernière rencontre, tenue du 29 octobre au 4 novembre 2012 dans la capitale malienne, avait regroupé des experts militaires du Mali, de la CEDEAO, de l’Union africaine, de l’Union européenne, des Nations unies, de France, d’Allemagne, du Canada, d’Algérie et de Mauritanie. Elle avait pour objectif de faire des propositions concrètes pour l’adoption d’un concept stratégique harmonisé. La réunion extraordinaire du CCEM de ce jour consacre l’ultime étape d’un long processus destiné à l’adoption d’un concept d’opération stratégique conjoint devant permettre le rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali, a indiqué le chef d’état-major général des armées maliennes, le colonel-major Ibrahima Dahirou Dembélé.
Celui-ci a salué l’engagement et le professionnalisme des officiers planificateurs qui n’ont ménagé aucun effort, a-t-il souligné, pour élaborer un concept d’opération stratégique novateur, flexible et consensuel demandé par la communauté internationale. Pour sa part, le président du Comité des chefs d’état-major de la CEDEAO, le chef d’état-major général des Forces républicaines de Côte-d’Ivoire, le général de corps d’armée Soumaïla Bakayoko, a réaffirmé la volonté et la détermination des membres du CCEM à jouer leur rôle, tant sur le plan politique que sécuritaire, dans toutes les initiatives visant à rétablir au plus vite l’intégrité territoriale du Mali. Il s’est réjoui de la présence à cette rencontre de toutes les parties prenantes, notamment de l’Algérie, de la Mauritanie, de l’Union africaine et des Nations unies ainsi que des différents partenaires au développement pouvant contribuer à trouver une issue rapide à la crise malienne.
Abondant dans le même sens, le Haut représentant de l’Union africaine pour l’opérationnalisation de la Force africaine en attente pour la reconquête du nord du Mali, l’ancien président de la transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, a remercié la CEDEAO, les pays du champ tels le Niger, l’Algérie et la Mauritanie, et exprimé sa reconnaissance aux Nations unies et aux partenaires multilatéraux pour leurs efforts soutenus en faveur de la recherche d’une solution au problème malien. Quant au président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo, il a rappelé à l’assistance l’importance de cette session extraordinaire des chefs d'état-major de la CEDEAO. « Votre réunion d’aujourd’hui revêt une importance toute particulière et constitue une étape décisive dans la planification de notre intervention conformément à la résolution 2071 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Vos conclusions seront décisives dans la suite que réservera le Conseil de sécurité pour l’adoption d’une nouvelle résolution autorisant le déploiement tant attendu », a-t-il indiqué. En procédant à l’ouverture des travaux, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, le colonel-major Yamoussa Camara, a fait savoir que les forces de défense et de sécurité maliennes, dans la logique du contrat moral qui les lie à leur peuple, doivent demeurer le fer de lance de toute stratégie de sortie de crise. Il a exprimé la sympathie et la reconnaissance du gouvernement et du peuple maliens à la CEDEAO, à l’Union africaine et à la communauté internationale pour leur engagement et leur disponibilité dans l’élaboration d’un concept d’opération stratégique harmonisé pour la reconquête du Nord-Mali.
En effet, ce concept doit définir clairement les étapes, les modalités opérationnelles tout comme les moyens financiers et logistiques du déploiement envisagé pour la libération du Nord-Mali. Une fois approuvé par le CCEM, ce concept sera transmis pour validation et adoption par le Conseil de médiation et de sécurité et le Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO dont les réunions sont prévues à Abuja, au Nigéria, respectivement les 9 et 11 novembre 2012. Il sera alors transmis par l’entremise de l’Union africaine, avant le 15 novembre 2012, au Conseil de sécurité des Nations unies, qui, le 12 octobre 2012, avait voté une résolution donnant à la CEDEAO quarante cinq (45) jours pour préciser ses plans de reconquête du Nord-Mali.