Un rapport de l'organisation de défense des droits humains, Amnesty International, lancé ce 21 novembre 2012 au cours d'une table ronde à Ouagadougou, prévient: le «pays des hommes intègres» risque, si l'on y prend garde, de devenir un sanctuaire pour les ressortissants étrangers responsables de génocides, de crimes contre l'humanité ou de crimes de guerre commis à l'étranger.
Intitulé «Burkina Faso, la compétence universelle pour mettre fin à l'impunité», le rapport étudie la législation nationale, note ses faiblesses et lacunes dont pourraient profiter les ressortissants étrangers responsables de génocides, de crimes contre l'humanité ou de crimes de guerre commis à l'étranger, pour pendre la crémaillère au Burkina Faso. «Il a noté diverses lacunes, notamment le fait que les crimes de tortures, de disparitions forcées et les crimes d'exécutions extra judiciaires ne sont pas reconnus comme tels et ne sont pas poursuivables dans le pays. (...) Nous craignons donc que le Burkina Faso, de par sa situation géographique (il y a quand même des pays voisins, la Côte d'Ivoire notamment, qui ont connu des troubles importants l'année dernière), puisse voir des personnes se réfugier sur son territoire et rester impunis malgré l'atrocité des crimes qu'ils peuvent avoir commis», explique Alain Bovard, juriste et membre de la section suisse d'Amnesty International.
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